Aller au contenu principal

Nord
Fermeture de l'usine Tereos : l'intégralité des betteraves sera transformée sur d'autres sites du groupe

Le sucrier Tereos annonce un plan de restructuration industrielle qui prévoit notamment la fermeture de l'activité sucrière du site d'Escaudœuvres (59) et la recherche d'un repreneur pour le site féculier d'Haussimont (51).

Le site sucrier de Tereos à Escaudœuvres, dans le Nord, menacé de fermeture.
Le site sucrier de Tereos à Escaudœuvres, dans le Nord, menacé de fermeture.
© Tereos

Mis à jour le 9 mars

Un plan de restructuration industrielle vient d'être annoncé par Tereos dans un communiqué daté du 8 mars. La coopérative sucrière prévoit notamment la fermeture prochaine de l'usine de transformation de betteraves sucrières d'Escaudœuvres, dans le Nord. Seule l'activité logistique serait maintenue sur ce site. L'industriel annonce également un  projet d’arrêt de l’atelier de distillerie de Morains (51).

Des sites qui ne tournent pas à plein régime

Pour expliquer cette décision, Tereos évoque des « contraintes réglementaires (législatives, sanitaires, environnementales) et économiques qui se traduisent par une réduction durable des emblavements ». Pour la campagne 2023-2024, l'industriel parle d'une baisse des engagements coopératifs qui correspond à « 10% des tonnages ». S'ajoute à cela, une baisse des rendements observés depuis cinq ans. « Une analyse de l’empreinte industrielle a abouti au constat que les volumes de betteraves disponibles ne permettent pas, en période de campagne, à certains sites de fonctionner à pleine capacité », précise Tereos.

Pour ce qui est d'Escaudœuvres, Tereos constate une baisse continue des volumes engagés depuis 2017 pour des raisons agronomiques (rotation culturale, sécheresse, jaunisse). L'industriel indique que depuis quelques années, des transferts de betteraves depuis les autres sites des Hauts-de-France étaient organisés vers Escaudœuvres afin de maintenir la rentabilité de l'usine. La communication du groupe précise que sans ces transferts, « la durée de campagne serait estimée entre 25 et 45 jours en fonction des rendements pour 2023-2024 contre une durée moyenne de 110 jours pour un site tournant à plein régime ».

Des conséquences encore difficiles à mesurer

Quelles seront les conséquences pour les agriculteurs concernés ? Difficile pour l'heure de savoir exactement ce qu'il en est. Toutefois, la communication de Tereos indique que « l'intégralité des volumes livrés par les planteurs dépendants administrativement d’Escaudœuvres seront transformés dans d'autres usines des Hauts-de-France », sans préciser lesquelles. Trois usines du groupe sont situées dans un rayon de moins de 50 km autour d'Escaudœuvres : il s'agit des sites de Boiry et Lillers, dans le Pas-de-Calais, et Origny, dans l'Aisne.

La nouvelle de cette réorganisation survient après la première déflagration causée par l'interdiction définitive des néonicotinoïdes en début d'année.

Les réactions politiques sur les réseaux sociaux ne se sont pas fait attendre. Notamment celle du ministre de l'Agriculture Marc Fesneau. « Tereos doit assumer ses choix économiques en transparence, et les expliquer, alors que des engagements ont été pris en 2020 et 2021 sur la pérennité des outils industriels », a t-il affirmé .

Les salariés semblent aussi avoir été pris de court par la nouvelle. Même si dans son communiqué, Tereos assure vouloir « mettre l’accent sur les reclassements internes pour préserver au maximum l’emploi de ses salariés ». La réorganisation de l'activité entraînerait la suppression de 123 postes à Escaudœuvres d'après Tereos.

Tereos cherche un repreneur pour la féculerie d'Haussimont

Dans le même communiqué, Tereos annonce également être à la recherche d'un repreneur pour le site d'Haussimont. L'usine est dédiée à la transformation d'amidon à partir de pommes de terre fécule. « Au cours des cinq dernières années, Tereos a investi 30 millions d’euros dans cette féculerie et souhaite, aujourd’hui, donner un nouvel élan à cette activité dont le projet serait porté par le potentiel acquéreur », précise l'industriel.

Les plus lus

Semis de maïs au strip-till en période de sécheresse en juin 2023, agriculture de précision
Semis de printemps en non-labour : quelles techniques pour réchauffer ses sols ?

En non-labour, que ce soit en techniques culturales simplifiées ou en agriculture de conservation des sols, l’enjeu du…

Céréales versées dans une benne avec des silos en arrière plan
Prix des céréales : sécuriser sa trésorerie face à la volatilité
Depuis la récolte 2023, les cours des céréales sont orientés à la baisse. Pour prendre les meilleures décisions et faire face à…
Julien Pionnier, agriculteur et fondateur de la société Evo'Mat.
Prix des céréales : « J’essaye de minimiser les pertes en étalant la vente de ma production »
Julien Pionnier, agriculteur dans le Loir-et-Cher et l’Eure-et-Loir, à Saint-Denis-Lanneray, cale la vente de sa récolte en…
Simon Avenel, agriculteur à Goderville (76),"La marge économique dégagée par le miscanthus à l'hectare est supérieure à celle du blé ou du colza grâce à la ...
Lutte contre l’érosion : « J’ai implanté 7 kilomètres de bandes de miscanthus pour faire obstacle au ruissellement »

Agriculteur à Goderville (Seine-Maritime), Simon Avenel a réduit la taille de ses parcelles et planté du miscanthus en…

Agriculteur déambulant dans son champ de maïs
Cancers et phytos : six pathologies plus fréquentes dans la population agricole que dans la population générale

Depuis 2005, la cohorte Agrican étudie la santé de 180 000 personnes affiliées à la MSA. Les résultats montrent que…

Sébastien Hardy a tenté plusieurs techniques pour implanter son maïs en sols froids et a finalement opté pour le strip till.
Semis de printemps : « Nous avons investi dans un strip-till pour implanter du maïs en non-labour sur nos sols froids »

Sébastien Hardy, agriculteur à Mottereau en Eure-et-Loir, utilise désormais un strip-till pour implanter son maïs, avec un…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures