Aller au contenu principal

Contenu partenaire - KWS
Stress hydrique, une contrainte supplémentaire en sélection de semence

Antoine Vincent est sélectionneur de maïs grain, à Champhol en Eure-et-Loir. Son rôle : créer les maïs de demain, qui correspondent aux attentes des agriculteurs. Depuis plus de quinze ans, le stress hydrique prend une importance croissante dans ses critères de sélection.

Antoine Vincent est sélectionneur de maïs grain au sein de la station de recherche à Champhol en Eure-et-Loir, une des quatre stations dédiées KWS.
© D. Briand

Champhol est l’une des quatre stations de recherche en maïs de KWS en France. Le sélectionneur Antoine Vincent y crée des variétés de maturité G2, destinées principalement aux agriculteurs de la région allant de Nantes/La Rochelle à Strasbourg/Mâcon. La diversité des situations pédoclimatiques rencontrées lui impose un réseau de testage très étendu dans lequel la surface irriguée ne représente plus qu’une très faible partie.

Lire aussi - Maïs : « Le label ClimaCONTROL de KWS répond à trois stress hydriques et thermiques potentiels"

Un programme présent de sélection de maïs partout dans le monde

La course contre le « temps » se gagne également grâce à l’existence de stations de recherche connectées un peu partout dans le monde, ce qui permet d’enchaîner les générations et les cycles de sélections. Ainsi l’utilisation de l’Amérique du Sud et de ses saisons inversées lui autorise une deuxième génération par an (été austral) voire plus lorsque les conditions le permettent (flux continu). Chacune de ces générations représente un gain significatif en termes de performance des variétés. « Ces emplacements ont été choisis avec soin et me font désormais gagner un temps considérable. Le délai d’obtention d’une nouvelle génération d’hybrides plus performants en est raccourci », enseigne Antoine Vincent.
Il existe par exemple seulement trois ans d’écart entre le développement de la variété KWS Antonio, désormais témoin CTPS et celui de sa prometteuse descendante, KWS Voltario.

Lire aussi : « En maïs, s’adapter aux restrictions d’eau grâce à la génétique »

Le saviez-vous ? La durée de vie commerciale d’une nouvelle variété est de 5 ans maximum.

Quels critères de sélection du maïs ?

Pour être mise sur le marché, une nouvelle variété doit prouver au travers d’essais officiels qu’elle apporte une réelle amélioration par rapport aux précédentes. « Mon objectif, précise Antoine Vincent, est d’offrir un rendement maximal mais aussi sécurisé face aux aléas environnementaux. » Parmi les contraintes qu’il doit intégrer outre la sécheresse : la résistance à la verse ainsi qu’aux maladies et aux ravageurs. Enfin, la variété doit pouvoir être produite harmonieusement dans les régions françaises.

Lire aussi : « Un maïs est indispensable dans notre rotation pour gérer le salissement »

Dans la chambre froide est conservé le matériel de départ, c’est-à-dire des sachets contenant quelques graines des parents qui serviront à créer de nouvelles lignées par croisement.

Lire aussi - Cinq bonnes raisons de changer de regard sur la précocité des maïs

Résister au stress hydrique

« Depuis quinze ans, j’ai constamment réduit la part de l’irrigation dans mon réseau de sélection », révèle Antoine Vincent. À l’époque, il répondait déjà à la demande d’agriculteurs voulant s’en passer. « Les premières variétés supportaient déjà très bien un stress modéré. » Depuis, il ne cesse d’intégrer de nouvelles contraintes climatiques dans ses sélections afin d’en augmenter la résilience. Chaque situation nouvelle est désormais soigneusement caractérisée et stockée, ainsi que la réponse des variétés. « La sélection génomique me permet ensuite de simuler le comportement de chaque nouvelle variété candidate en réponse à ces multiples conditions et de ne sélectionner que les meilleures avant même de les tester au champ. Les conditions exceptionnelles rencontrées cette année au printemps ont d’ailleurs déjà été intégrées. C’est finalement cette confrontation au passé qui permet d’envisager l’avenir plus sereinement », juge-t-il.
Il fait aussi appel à ses collègues. « J’appartiens à un groupe de sept sélectionneurs européens développant des variétés de maturité similaire mais dans des conditions très différentes, de l’Ukraine à la France en passant par la Pologne ou la Roumanie. » Y sont échangés non seulement du nouveau matériel génétique (qui pourra présenter des nouvelles caractéristiques intéressantes pour chacun) mais également des informations et réflexions sur la culture du maïs en Europe. « Le maïs est une culture qui présente beaucoup d’atouts quant à une utilisation en conditions hydriques incertaines. De plus, contrairement à d’autres espèces, les températures élevées favoriseront son développement et sa maturité. » À condition, souligne-t-il, d’accepter des performances de rendement en rapport avec les difficultés rencontrées.

 

Les plus lus

Parcelles avec des infrastructures agroécologiques dans le lointain
Suppression des 4 % de jachère : quel impact sur ma télédéclaration PAC 2024 ?

Dès cette campagne 2024, il n’est plus nécessaire de mettre en place de la jachère, cultures fixatrices d’azote ou …

Installation de stockage de céréales de Jean-Christophe Dupuis, agriculteur à Mancey, en Saône-et-Loire
Stockage des céréales : « Mon installation simple me permet d’atteindre un coût de stockage de 8 €/t »
Jean-Christophe Dupuis est agriculteur à Mancay, en Saône-et-Loire. Depuis 2021, il stocke 1 200 tonnes de grains sur son…
Epandage d'engrais sur champ de blé
Engrais azotés : quelle stratégie d'achat adopter pour la prochaine campagne ?
La nouvelle campagne d’achats d’engrais azotés par les agriculteurs pour 2025 démarre à peine. C’est le moment de réfléchir à sa…
Parcelles agricoles au printemps, colza au premier plan, champ de blé et de colza au deuxième plan
PAC et DPB : les six points à retenir avant de faire un transfert

Le transfert des droits à paiement de base (DPB) est une démarche qu’il ne faut pas prendre à la légère puisqu’elle…

parcelles de blés au printemps
Blé tendre et orge d’hiver : quel impact du froid ces derniers jours ?
Le froid de ces derniers jours est arrivé sur des céréales à des stades sensibles localement. Le point sur le risque de dégâts…
Clément Savouré, agriculteur en Eure-et-Loir
Achat d’engrais : « Nous arbitrons entre l’ammonitrate et la solution liquide en fonction du prix de l’unité d’azote »

Clément Savouré, agriculteur à Le Gué-de-Longroi, en Eure-et-Loir, privilégie les achats d’engrais à la morte-saison pour…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures