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Sols agricoles : « Les plantes bio-indicatrices expliquent la forte présence de vulpin sur mes parcelles en bio »

Philippe Collin, agriculteur à Colombey-lès-Choiseul en Haute-Marne, s’est appuyé sur les plantes bio-indicatrices pour découvrir l’origine de fortes populations de gaillet et de vulpin sur certaines parcelles, liées notamment au type de matière organique.

Philippe Collin, agriculteur en Haute-Marne  "Je suis curieux de savoir ce que des plantes présentes dans nos parcelles peuvent apporter comme informations. J'ai suivi une formation pour cela."
Philippe Collin, agriculteur en Haute-Marne "Je suis curieux de savoir ce que des plantes présentes dans nos parcelles peuvent apporter comme informations. J'ai suivi une formation pour cela."
© P. C.

« Avec la chambre d’agriculture de Haute-Marne, j’ai suivi une formation d’une journée sur les plantes bio-indicatrices. J’étais curieux de savoir ce que des plantes présentes dans nos parcelles pouvaient apporter comme informations. Je suis en agriculture biologique depuis 2014 et j’utilise du digestat de méthanisation pour la fertilisation azotée. J’obtiens de bons rendements mais j’ai des soucis d’enherbement qui sont rares en production biologique en temps normal, comme avec le vulpin notamment.

Pourquoi ce vulpin se retrouve-t-il en quantité dans certaines parcelles et pas dans d’autres ? Selon la méthode de Jean-Pierre Scherer, la présence du vulpin n’est pas liée au labour mais davantage à un humus stable, autrement dit une matière organique qui ne minéralise pas. En conséquence, pour activer le recyclage de la matière organique de ces sols, je vais exporter les pailles de céréales, renforcer mes couverts en plantes ne lignifiant pas (légumineuses, certaines crucifères) avec une destruction précoce avant floraison et j’effectuerai de petits déchaumages à 4-5 cm pour minéraliser cette matière organique. J’observerai les résultats que cela donne.

D’autres parcelles présentent de fortes proportions de gaillet, qui indiquent, selon la méthode de Jean-Pierre Scherer, une minéralisation très forte de la matière organique et une richesse en azote. L’humus n’est pas assez stable, trop fugitif. Je vais donc utiliser des couverts plus lignifiés (tournesol, avoine…), limiter le travail du sol, broyer mes pailles derrière blé pour restitution au sol…

Un levier parmi d’autres pour aller plus loin dans la compréhension

Je me base sur d’autres types d’analyses pour connaître le fonctionnement de mes sols. Les plantes bio-indicatrices sont un levier parmi d’autres pour aller plus loin dans la compréhension. Elles apportent des informations avant de faire d’autres analyses. Cette méthode demande à être validée au fil des années mais il y a un frein à son adoption : avoir de bonnes connaissances en botanique. Pour cela, j’ai acheté des ouvrages sur la reconnaissance des adventices. »

300 ha dont 180 de terres labourables avec 15 cultures différentes en bio (reste prairie permanente) ; atelier viande engraisseur. Unité de méthanisation en cogénération. Station de bio GNV (biogaz pour véhicules).

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