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Revenu betteravier : des pertes importantes que ne compenseront pas les aides

Le revenu moyen en betteraves en France creuse un peu plus les pertes pour la troisième année consécutive. Des aides sont annoncées dans le cadre du plan de soutien gouvernemental, mais le compte ne devrait pas y être pour les planteurs les plus touchés.

Des revenus betteraviers dans le rouge trois années de suite © Source : CGB.
Après des pertes moyennes autour de 350 euros/hectare en 2018 et 2019, ces dernières sont estimées en moyenne à 700 euros/hectare en 2020, et à plus de 1500 euros dans les cas les plus critiques.
© Source : CGB.

Et de trois ! Trois années pour lesquelles le revenu moyen de la betterave en France a été négatif, selon les chiffres élaborés par la CGB. Après des pertes moyennes autour de 350 euros/hectare en 2018 et 2019, en raison de prix très bas (autour de 22-23 €/t de betterave), 2020 enfonce le clou. « La perte de revenu moyenne en 2020 est estimée à 700 euros/hectare, mais elle va au-delà de 1500 euros dans les situations les plus touchées », affirme le syndicat betteravier.

Le gouvernement a annoncé, dans le cadre de son plan de soutien à la filière, des aides pour les planteurs. Problème : ces aides vont devoir se conformer au système de minimis. Ce régime d’aide est une « tolérance » accordée par Bruxelles à certains soutiens d’État, susceptibles de fausser la concurrence au sein de l’UE, à condition que ces aides restent très limitées. En l’occurrence, un agriculteur ne peut pas toucher plus de 20 000 euros d’aides de minimis sur trois ans.

Des pertes indemnisées à 20 000 euros au maximum

« Sur mes 60 hectares de betteraves, il me manque environ 45 tonnes/hectare cette année, soit une perte de chiffre d’affaires d’environ 1000 euros à l'hectare », explique Antoine Minard, agriculteur en Eure-et-Loir. Les 20 000 euros, s’il les touche, ne couvriront donc qu’un tiers de ses pertes. Pour certains agriculteurs ayant bénéficié d’aides entrant dans ce régime au cours des trois dernières années (dont certaines aides à l’agriculture bio, prises en charge partielles de cotisations MSA, subventions à l’assurance récolte ou Dotation pour épargne de précaution), le montant en sera amputé d’autant.

Malheureusement pour eux, Julien Denormandie n’a pas ouvert d’autres pistes lors de son allocution à l’assemblée générale de la CGB, le 10 novembre. « Le seul système d’indemnisation possible est celui de minimis », a assuré le ministre de l’Agriculture. Il a par ailleurs affirmé que « plus de la moitié des betteraviers bénéficieront de ces aides, avec des conditions identiques pour tous ». Le montant sera calculé « sur des données individuelles, basé sur les pertes globales, avec des paramètres simples ». À la CGB, on ne désespère pas de trouver un « dispositif chapeau », conscient que « le compte n’y sera pas pour les agriculteurs les plus touchés, ce qui représente pas mal de monde en Île-de-France et dans le Centre ».

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