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Restriction de l’usage des pesticides : Ursula von der Leyen annonce le retrait du règlement SUR

La présidente de la Commission européenne propose de retirer le règlement SUR, devenu l’un des sujets de polarisation de la colère des agriculteurs.

Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européen, devant le Parlement européen.
Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européen, ce matin devant le Parlement européen.
© Dati Bendo European Union, 2024 

« Les agriculteurs ont besoin de raisons économiques de prendre des mesures de protection de la nature. De vraies incitations ne se limitant pas à compenser la perte de rendement sont nécessaires » a déclaré ce matin Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne devant le Parlement européen à Strasbourg, en réactions aux mobilisations des agriculteurs partout en Europe. Estimant que l’on devrait aussi « faire davantage confiance » aux agriculteurs, elle a aussi souhaité donner un gage aux agriculteurs en annonçant que la Commission européenne qu’elle allait proposer de retirer la proposition de règlement SUR.

La proposition SUR est devenue un symbole de polarisation

« La Commission a proposé le règlement SUR, qui a pour but louable de réduire les risques des produits phytopharmaceutiques. Mais la proposition SUR est devenue un symbole de polarisation. Elle a été rejetée par le Parlement européen. Il n'y a plus de progrès non plus au Conseil. Il faut donc agir », a-t-elle argumenté.

Relire : Réduire l’utilisation des pesticides : le Parlement européen rejette le règlement SUR


Une nouvelle proposition pourrait être faite

Pour autant le sujet de réduction des pesticides est-il abandonné ? « Mais bien sûr, le sujet reste d'actualité. Et pour avancer, davantage de dialogue et une approche différente sont nécessaires. Sur cette base, la Commission pourrait faire une nouvelle proposition beaucoup plus aboutie, et avec la participation des parties prenantes », a précisé Ursula von der Leyen. 

Pour rappel, élément-clé du Green Deal, ce règlement proposé en juin 2022 par Bruxelles prévoyait des objectifs contraignants pour réduire de moitié d'ici 2030 l'utilisation et les risques des produits phytosanitaires chimiques dans l'UE par rapport à la période 2015-2017.

Lire aussi : Colère des agriculteurs : comment le mouvement se propage en France et en Europe 

Cette proposition était mal conçue, selon la Copa

Cette annonce « met fin à une impasse : cette proposition descendante issue de la logique De la ferme à la table était mal conçue, mal évaluée, mal financée et offrait peu d’alternatives aux agriculteurs », a réagi Christiane Lambert, présidente de la Copa sur X (ex-Twitter). 

« Sur les phytos comme sur d’autres questions agricoles, les agriculteurs doivent être plus écoutés afin de trouver des approches réalistes qui peuvent être appliquées sur le terrain », a-t-elle poursuivi.

L’indicateur européen pourrait être utilisé pour Ecophyto 2030

Ce règlement SUR prévoyait un indicateur européen pour mesure la baisse de l’utilisation des pesticides, un indicateur qui pourrait être repris dans Ecophyto 2030, alors que le nombre de doses unités (Nodu) utilisé par le programme français de réduction des pesticides est critiqué par des représentants professionnels agricoles, la FNSEA en particulier.

Cet indicateur européen pondère mieux les efforts faits sur les molécules à risque

L’abandon du règlement SUR remet-il en cause l’hypothèse du recours à cet indicateur européen en France ? « L’indicateur il existe, même si règlement SU disparaît. Cet indicateur européen pondère mieux les efforts faits sur les molécules à risque », a commenté ce matin Marc Fesneau, à l’occasion de la conférence de presse sur le salon de l’agriculture.

Lire aussi : Colère des agriculteurs : le point sur les 10 nouvelles mesures annoncées par le gouvernement Attal

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