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Orge, malt, bière...
&quote;Les perspectives sur ces marchés sont faramineuses&quote;

Lors du dernier congrès de l´AGPB le 20 juin dernier, la Commission &quote;orge de brasserie&quote; fut l´occasion d´échanges entre les producteurs et un représentant de Cargill France, Laurent Vittoz.


Etait aussi présent Zhao Yu Li, responsable du bureau de France Export Céréales à Pékin, pour témoigner des perspectives fort prometteuses du marché brassicole en Asie.
Cela ne surprendra personne, la courbe d´évolution du marché du malt se calque sur la progression de celle de la bière dans le monde. Et la production de ce breuvage universellement apprécié augmente sans discontinuer de 2,3 % par an depuis 1980. &quote;Les perspective du marché sont faramineuses et s´appuient essentiellement sur l´Asie. La consommation n´y a pas encore explosé tandis qu´elle tend à se tasser en Europe&quote;, indiquait Laurent Vittoz, acheteur d´orge brassicole chez Cargill France à l´occasion du dernier Congrès de l´AGPB.
L´Europe bastion du secteur
A l´horizon 2010, les projections basées sur une population mondiale qui atteindra près de 6,8 milliards d´habitants, prévoient une consommation de 1 650 millions d´hectolitres de bière dans le monde contre 1 400 actuellement et seulement 920 il y a vingt ans. En amont, c´est donc 400 000 tonnes d´orges brassicoles supplémentaires que le marché réclame chaque année. A ce rythme, le bilan pourrait &quote;devenir déficitaire dans quelques années&quote;.
Dans ce contexte, véritables bastions du secteur, l´Europe et tout particulièrement la France se situent aux premières loges pour répondre au développement international du marché. En 2000/2001, l´Union à quinze a récolté la moitié des 21 millions de tonnes d´orges de brasserie produites dans le monde, fourni 40 % du malt et brassé 23 % de la bière consommée sur la planète.
A elle seule, la France (un tiers de la production de l´UE à 15) assure aujourd´hui 16 % de la production mondiale d´orges brassicoles. Mais à la différence de l´Allemagne ou de la Scandinavie, on y produit beaucoup d´orge de brasserie tout en y consommant moins de bière. &quote;Les Français boivent 30 à 40 litres de bière par an tandis que les Allemands en consomment 130 et les Européens du Nord 90&quote;. Essentielles, les exportations représentent donc plus de la moitié de nos débouchés d´orges de brasseries en grain. Un tiers des livraisons concernent nos proches voisins européens et 20 % les exportations vers les pays tiers. Sans compter que, sur les 4 millions de tonnes de malt échangées dans le monde, la malterie française occupe 20 % de part de marché.
C´est pourquoi les perspectives de développement sont doubles. Il faut d´une part répondre aux besoins de la malterie intérieure européenne dont les positions à l´export progressent régulièrement en Europe de l´Est, Amérique latine ou en Asie (2,2 Mt exportées sur 9 Mt). D´autre part, certain pays tiers, au premier rang desquels la Chine, accroissent régulièrement leurs importations d´orges non transformées pour alimenter leur propre malterie intérieure.
Ainsi, Laurent Vittoz expliquait également que &quote;les malteurs français et européens n´ont pas intérêt à voir les orges brassicoles trop exportées au point de déséquilibrer la filière européenne. La production française nous intéresse car elle est techniquement fiable. Les producteurs sont au point sur les critères de qualité et disposent d´un environnement technique performant&quote;. De fait, l´origine française est de plus en plus reconnue pour sa qualité et bénéficie d´une forte renommée internationale.
&quote;L´orge n´est plus une culture de terres pauvres&quote; témoignait également un producteur de l´Aisne sur l´évolution des assolements et des pratiques dans sa région.
Mais s´ils ont intégré les exigences du marché par le biais des cahiers des charges, les agriculteurs semblent avoir été échaudés ces dernières années. Jusqu´en 2000, la malterie a traversé trois années difficiles consécutives aux crises asiatiques et en Amérique latine qui ont pesé sur l´évolution des prix de contrats. Face aux malteurs européens qui plaident en faveur de la régularité de leur approvisionnement, les producteurs souhaitent, de leur côté, une plus grande régularité dans la rémunération de leurs orges. &quote;Chaque année nous réexaminons les contrats juste avant les semis. L´arbitrage se fait par rapport à la rentabilité du blé. Si les contrats brassicoles ne sont pas suffisamment attractifs, les surfaces diminuent immanquablement. Il faut mieux garantir la rémunération des exigences de la culture&quote;, argumentent les producteurs.

17 millions de tonnes de malt produites dans le monde en 2000

La production mondiale de bière augmente de 2,3 % par an

Pas toujours rentable
A cela le représentant de Cargill répond qu´il est &quote;coincé&quote; entre les collecteurs qui proposent les contrats et surtout les brasseurs qui font le prix du malt. &quote;Les malteurs sortent de trois années de marges négatives alors que les orges étaient peu chères. Paradoxalement, quand l´orge se renchérit, nos résultats s´améliorent. Car dans les périodes tendues comme celle qui arrive, les brasseurs sont inquiets pour la couverture de leur approvisionnement en malt et sont prêts à y mettre le prix&quote;.
Difficile, donc, d´échapper aux soubresauts de l´offre et de la demande même sur un marché fortement organisé où le contrat domine les relations commerciales. Mais cela n´enlève rien à ses perspectives prometteuses. Celles-ci encouragent à &quote;raisonner la rentabilité de l´orge de brasserie en se basant sur la moyenne de plusieurs années&quote;, plaide Jean Gault de France Export Céréales.

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