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Prix des engrais et MACF : la Commission européenne propose des ajustements jugés insuffisants par les organisations agricoles

La Commission européenne va adopter trois règlements d’exécution pour « ajuster » le mécanisme d’ajustement du carbone aux frontières de l’UE (MACF), ou taxe carbone européenne. Objectif : limiter la hausse du prix des engrais. Décision insuffisante pour les organisations agricoles (Copa-cogeca) qui demandent le report du MACF.

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Selon les calculs de l'AGPB, sur la base d'un simulateur proposé en ligne par le ministère de la Transition écologique, le coût du MACF serait de 121 €/t de produit importé pour un bateau de 40 000 t de solution azotée et de 144 €/t pour un chargement de 20 000 t d’urée (augmentation d'un tiers)
© J.-C. Gutner

Avec Agrapresse

La Commission européenne a proposé des modifications du mécanisme d’ajustement du carbone aux frontières de l’UE (MACF), aussi appelé taxe carbone européenne, qui doit entrer en vigueur au 1er janvier 2026, annoncent nos confrères d’Agrapresse. Bruxelles a corrigé les valeurs de référence et valeurs par défaut du CO2 émis lors de la fabrication engrais azotés importés. Objectif de la manœuvre : atténuer l’augmentation de leur prix que le MACF risque de provoquer. Concrètement, de quoi s’agit-il ?

Le MACF prévoit le paiement d’une redevance par les entreprises importatrices au moment de l’entrée dans l’Union européenne de produits dont la fabrication est particulièrement émettrice de CO2, dont les engrais azotés. Pour calculer cette redevance, il est nécessaire de connaître la quantité d’émissions « embarquées » dans les produits importés. Les valeurs de référence et par défaut sont donc des estimations standardisées d’émissions (moyennes mondiales), à utiliser lorsqu’on ne dispose pas des données réelles ou spécifiques d’un produit importé. Elles ont été établies par la Commission européenne et peuvent évoluer dans le temps.

Le prix des engrais bondit de 340 €/t à 375 €/t entre octobre et novembre

La perspective de l’application du MACF provoque déjà la hausse des prix depuis quelques mois. Le prix de la solution azotée (départ Rouen) est par exemple passé de 340 euros la tonne (€/t) fin octobre à 375 €/t fin novembre, selon les cotations publiées par La Dépêche-le petit meunier

Selon les calculs de l'AGPB, sur la base d'un simulateur proposé en ligne par le ministère de la Transition écologique, le coût du MACF serait de 121 €/t de produit importé pour un bateau de 40 000 t de solution azotée et de 144 €/t pour un chargement de 20 000 t d’urée.

Les ajustements du MACF insuffisants pour les organisations et coopératives agricoles de l’UE

Pour le Copa-Cogeca (organisations et coopératives agricoles de l’UE), cette décision de Bruxelles est largement insuffisante. Le lobby agricole plaide depuis plusieurs semaines pour un report de l’entrée en vigueur du MACF. En France, les associations spécialisées de la FNSEA, l’AGPB (producteurs de blé) et la CGB (betteraviers) sont sur la même ligne.

Le Copa-Cogeca prévient qu’un élément clé du calcul du MACF « demeure inachevé : le certificat carbone », rapporte Agrapresse. Le lancement de la plateforme de certificats carbone est en effet prévu pour 2027. « Tant que cette plateforme ne sera pas finalisée, le MACF devra être calculé sur la base du prix moyen trimestriel du CO2 après la passation d’une commande par les importateurs d’engrais », souligne le Copa-Cogeca. Résultat, selon l'organisme : « Étant donné que le prix du CO2 peut fluctuer considérablement sur trois mois, cela engendre une énorme incertitude financière pour les importateurs ». Ce qui les empêcherait de passer de nouvelles commandes, faisant craindre des difficultés logistiques au printemps lors de la période de fertilisation des cultures.

Vers des mesures pour limiter le surcoût du MACF à un niveau de 40 à 50 €/t ?

Le lobby agricole déplore qu'« aucune mesure n’ait été proposée pour compenser les coûts liés au MACF pour les agriculteurs ». A l’occasion du congrès de Légumes de France, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a fait part de ses échanges avec le commissaire européen à l’agriculture Christophe Hansen. Il lui aurait confié qu’il espérait atténuer le surcoût du MACF à un niveau de 40 à 50 €/t pour les différentes formes d’engrais grâce à des mesures compensatoires qui restent à déterminer. 

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