Aller au contenu principal

NGT : pourquoi les trieurs à façon de semences de fermes appellent à rejeter l’accord européen

Le syndicat français des trieurs à façon et préparateurs de semences de fermes (Staff) appelle, dans un communiqué du 10 décembre, à rejeter le récent accord trouvé sur les NGT. Deux des principales sources d’inquiétude du Staff sont les brevets et l’absence d’étiquetage jusqu’au produit. 

Machine de prestation de tri et de traitement de semences à la ferme.
Le syndicat exprime par ailleurs une crainte de « contaminations » des récoltes, du fait de l’absence de traçabilité des NGT-1, et de l’étiquetage prévu uniquement pour les semences.
© Gaétan Merminod

« En l’état, l’accord sur les NGT ouvre la voie à une déréglementation massive, sans garanties suffisantes pour les agriculteurs, les trieurs à façon et l’ensemble des filières ». Dans un communiqué du 10 décembre, le syndicat français des trieurs à façon et préparateurs de semences de fermes (Staff) se dit « profondément inquiet » du récent accord sur les nouvelles techniques génomiques (NGT, ou NBT) trouvé à Bruxelles. C’est en particulier l’autorisation de breveter les NGT de « catégorie 1 », l’absence de traçabilité et l’étiquetage seulement sur les semences qui inquiètent le syndicat. Les trieurs à façon craignent des « contaminations » des récoltes par des NGT, jugées « dangereuses juridiquement ». Et appellent les eurodéputés et les Etats membres à rejeter l’accord, lors de leur vote vraisemblablement prévu en mars 2026. 

Lire aussi : Accord européen sur les NGT : NGT-1 sortis du cadre OGM, étiquetage, brevets, bio… les points clés

Les trieurs et préparateurs de semences de fermes appellent à encadrer les NGT par le Certificat d’obtention végétale

Pour le Staff, les brevets sont « incompatibles avec la sécurité juridique des agriculteurs et des trieurs ». Car ces derniers risquent des poursuites pour contrefaçon en cas de « contamination fortuite », soutient le syndicat, compte-tenu de l’équivalence entre les NGT-1 et les variétés obtenues de façon conventionnelle. Les trieurs à façon et préparateurs de semences de fermes alertent donc sur les conséquences économiques, « majeures pour les petites structures, incapables de se défendre face à des multinationales disposant de portefeuilles de brevets massifs ».

Si le syndicat reconnaît que les NGT « nécessitent des investissements importants en recherche », il appelle à les encadrer par le système du Certificat d’obtention végétale (COV). Et propose même l’idée d’un COV « spécifique aux NGT ». « Le brevet n’est pas le bon outil pour financer à long terme un tissu d'acteurs et filières diversifiés avec cette innovation », soutient le Staff. 

Lire aussi : NGT : les trieurs à façon de semences de fermes s’élèvent contre les brevets

Quelle position des trieurs à façon de semences de fermes sur la traçabilité et l’étiquetage ? 

Le syndicat exprime par ailleurs une crainte de « contaminations » des récoltes, du fait de l’absence de traçabilité des NGT-1, et de l’étiquetage prévu uniquement pour les semences. « Pour les trieurs à façon, cela signifie qu’ils pourraient être amenés à trier des grains issus de NGT non identifiables, potentiellement brevetés et non déclarés » soutiennent les trieurs et préparateurs de semences de fermes. Ce qui entraverait la garantie de pureté variétale, affirment-ils, ainsi que la protection des filières biologiques et « sans OGM ». 

Lire aussi : Et si les NGT ouvraient la voie à la brevetabilité des semences... Quel risque pour l’innovation variétale ?

L’absence de cadre concernant les licences de brevets jugé « inacceptable »

Les trieurs à façon dénoncent ainsi le délai de mise en place des « modalités de concession de licences de brevets dans des conditions équitables et raisonnables » prévues dans l’accord, que la Commission européenne devra publier dans les 18 mois après l’entrée en vigueur du règlement. « Mettre en œuvre une réforme aussi structurante sans cadre préalable est inacceptable », juge le syndicat. 

Lire aussi : NGT : l‘Union française des semenciers favorable à la brevetabilité sous conditions

Les plus lus

Carte des zones de vaccination et zones réglementées pour la DNC
Dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) : un premier cas confirmé dans les Hautes-Pyrénées et une 7e zone réglementée mise en place

Un premier cas a été confirmé le 10 décembre dans les Hautes-Pyénées après le foyer révélé en Ariège avec la mise en place d'…

Paysage agricole en Bretagne
Foncier agricole : le préfet n’est pas obligé de s’opposer à l’« agrandissement excessif » d’une exploitation agricole

Le préfet dispose toujours d’une simple faculté et non d’une obligation de refuser la délivrance d’une autorisation d’…

Cartes des foyers de FCO3 et FCO8 au 4 décembre 2025.
Les cas de FCO 3 et 8 progressent moins vite sur le territoire

Selon les derniers chiffres du ministère de l’Agriculture en date du 4 décembre, 6995 foyers de FCO de sérotype 3 et 3209…

Lombric dans un prélèvement de sol à la bêche dans une parcelle.
Santé des sols : que va changer la nouvelle directive adoptée par l’UE pour les agriculteurs ?

La directive européenne sur la surveillance des sols, adoptée par le Conseil de l’UE puis par les eurodéputés en octobre, a…

Assemblée nationale
PLF 2026 - Crédits d’impôts bio, haie, HVE, allégements fiscaux : quelles mesures agricoles adoptées par les députés ?

En première lecture, les députés ont adopté les 13 et 14 novembre derniers plusieurs amendements dans le cadre de la partie…

Bateau maritime dans le port de Saint Nazaire contenant des importations de soja du Brésil.
Pesticides : la réciprocité des normes entre produits agricoles européens et importés va être étudiée par Bruxelles

La Commission européenne a annoncé le 25 novembre démarrer une étude d’impact sur les pesticides dangereux entrants dans l’UE…

Publicité