Moisson 2025 : une cohorte d’agriculteurs volontaires en Eure-et-Loir pour prévenir les feux de champs
Depuis 2020, une cohorte d’agriculteurs se porte volontaire en Eure-et-Loir pour appuyer les sapeurs-pompiers dans leurs interventions. Yohann Serreau, président de la chambre d’agriculture du département, nous présente le dispositif complété cette année par une nouvelle solution qui s'appuie sur le réseau d’irrigation.
Depuis 2020, une cohorte d’agriculteurs se porte volontaire en Eure-et-Loir pour appuyer les sapeurs-pompiers dans leurs interventions. Yohann Serreau, président de la chambre d’agriculture du département, nous présente le dispositif complété cette année par une nouvelle solution qui s'appuie sur le réseau d’irrigation.

Il y a encore quelques années, la moitié sud de la France était principalement concernée par le risque de feux de champs lors de la moisson. Désormais, à la faveur de réchauffement climatique, l’ensemble du territoire peut connaître des situations à risques. Après deux années marquées par des conditions humides, les fortes chaleurs de ces dernières semaines doivent inciter à la vigilance pour cette moisson 2025. Dans de nombreux territoires, agriculteurs et pompiers travaillent main dans la main pour faire de la prévention.
Exemple en Eure-et-Loir où les conditions de l’été 2019 ont été un déclencheur. Yohann Serreau, président de la chambre d’agriculture du département, rapporte une situation extrême avec un nombre de départs de feux qui a mobilisé l’intégralité des services de secours du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS). « Cette situation a fait peser un risque sur l’ensemble de la population », explique Yohann Serreau.
Une cohorte d’agriculteurs volontaires mise en place depuis 2020 pour appuyer les secours en cas d’incendie
Pour éviter qu’une telle situation se reproduise, en plus des messages de prévention diffusés auprès des agriculteurs, une cohorte d’agriculteurs volontaires a été mise en place depuis 2020 dans le département. « L’objectif est de venir en appui des secours pour limiter les propagations des feux de champs », explique Yohann Serreau. Les agriculteurs volontaires s’engagent à tenir à disposition un matériel de déchaumage attelé pour créer des pare-feu si un feu se déclenche. La chambre d’agriculture contacte l’agriculteur en cas de besoin et en fonction de sa localisation, sur sollicitation des pompiers. Sur le lieu de l’incendie, c’est le capitaine des pompiers qui dirige les opérations et indique à l’agriculteur ce qu’il doit faire.
88 agriculteurs inscrits dans la cohorte en 2024
La cohorte est mise en alerte sur la base d’une cartographie de risques établie par les pompiers en fonction des conditions climatiques. « Lorsque la récolte est en cours est que le niveau d’alterte passe au orange, les membres de la cohorte doivent se tenir prêts », explique l’élu. En 2024, 88 agriculteurs étaient inscrits. « On doit avoir le meilleur maillage possible du territoire pour intervenir rapidement », avance Yohann Serreau.
Une appli pour se géolocaliser lorsque l’on moissonne
La chambre d’agriculture a également développé une application à télécharger sur le téléphone pour permettre aux agriculteurs de géolocaliser les parcelles qui s’apprêtent à moissonner, de manière à optimiser la répartition des secours sur le territoire.
Permettre aux pompiers d’accéder à l’eau du réseau d’irrigation
Cette année, un nouveau dispositif va être expérimenté lors de la saison de moisson 2025 en partenariat avec l’Association des irrigants de l’Eure-et-Loir (AIEL), le SDIS 28 et les services de l’État. Il s’agit de permettre aux sapeurs-pompiers de s’approvisionner directement en eau à partir des forages et bouches d’irrigation agricoles. Un raccord spécifique va être testé pour remplir un bassin de reprise mobile de 10 m³ (pression trop forte au niveau des installations agricoles pour permettre aux pompiers de se brancher directement). « Une des difficultés rencontrées par les secours pour intervenir au milieu des champs est l’approvisionnement en eau, constate Yohann Serreau. Ce dispositif doit permettre de gagner du temps lors des interventions. »