Aller au contenu principal

Miscanthus : trois questions à Isabelle Ghestem

Si la culture de miscanthus profite d’une belle marge brute, il faut se retrousser les manches pour la commercialiser. Il faut bien travailler ses projets pour être compétitif. L'avis d'Isabelle Ghestem, chargée de mission « Valorisations des agro-ressources » à la chambre d’agriculture de l’Eure.

. Quels sont les débouchés énergétiques possibles du miscanthus ?

Le miscanthus peut être utilisé comme combustible. Les collectivités du Havre, par exemple, se chauffent au miscanthus. Mais ce type de débouché demande une grande réflexion en amont du projet. Le produit doit être compétitif autant pour l’exploitant que pour les collectivités. Or de nombreux investissements sont à réaliser au début.

Le miscanthus étant très méthanogène, il peut aussi être très utilisé pour la méthanisation. Nous ne sommes qu’à l’expérimentation sur ce type de projet. Pour le réaliser, le miscanthus doit être récolté vert. Le sol serait donc privé de la matière organique issue des feuilles. Il faudrait ensuite amender la parcelle avec le digestat produit… Bref, nous sommes en pleine réflexion.

. Comment les surfaces de miscanthus se développent-elles en France ?

Avec mes observations au niveau local, je pense pouvoir dire que le développement du miscanthus est atone. La culture ne bénéficie pas vraiment de débouchés établis puisqu’ils dépendent du coût de l’énergie. Les agriculteurs restent attentistes face à cette culture. Pour qu’un projet de miscanthus voit le jour, il faut une visibilité sur la quantité, la qualité et le prix. La volonté d’un tel investissement doit être partagée par des producteurs d’une part et les élus des collectivités d’autre part, et le parcours n’est pas sans embûche.

. Les projets d’implantation de miscanthus sont-ils soutenus financièrement ?

Non, à part dans certaines localités où l’Agence de l’eau promeut la création d’une vraie filière pour garantir la qualité de l’eau. C’est aussi ce qui handicape la culture puisqu’en face, les équipements de chaudières à bois ou la production de granulés sont soutenus par l’Ademe. Et puis ce type d’énergie est davantage maîtrisé par les professionnels.

Les plus lus

<em class="placeholder">Matthieu Kohler, agriculteur à Sélestat (67) :« Ma priorité numéro 1 avec l&#039;épandage de produits résiduaires organiques est l&#039;enrichissement de mes sols en matière ...</em>
En Alsace, « j’économise plus de 100 €/ha sur les parcelles qui reçoivent des produits résiduaires organiques »

À Sélestat, en Alsace, chez Matthieu Kohler, une trentaine d’hectares reçoit chaque année des épandages de différents produits…

<em class="placeholder">Les agronomes Marcelo Arriola et Andrés Madias sont chercheurs au sein de l’association argentine des producteurs en semis direct (AAPRESID).
Marcos Sincovich et Edgardo ...</em>
Argentine : pourquoi le travail du sol fait un retour en force dans le pays ?
Les céréaliers d’Argentine réintroduisent du travail du sol en système semis direct. Ce retour au binage est leur seule façon de…
<em class="placeholder">Desséchement précoce des feuilles du bas des plantes dans une parcelle de maïs.</em>
Canicule et sécheresse : quelles conséquences sur le maïs ?

Du nord au sud, la canicule frappe la France avec des températures qui dépassent localement les 35 degrés. Les parcelles de…

<em class="placeholder">Moisson des céréales. Moissonneuses-batteuses Claas dans une parcelle d&#039;orge dans la plaine céréalière de la Marne. chantier de récolte des orges avec des rendements ...</em>
Moisson 2025 : quels impacts du pic de chaleur actuel sur les céréales à paille ?

Des températures qui dépassent les 30 degrés, une absence de pluies depuis plusieurs semaines…, des inquiétudes pointent dans…

<em class="placeholder">Jérôme Noirez, agriculteur et gérant au sein de la SEP Poinsirez à Arraincourt, en Moselle, pratique l’agriculture de conservation des sols</em>
En Moselle, « nous gérons le couvert d’interculture courte entre deux céréales comme une culture à part entière »

Jérôme Noirez, gérant au sein de la SEP Poinsirez à Arraincourt, en Moselle, pratique l’agriculture de conservation des sols.…

<em class="placeholder">Tas de compost vegetal dans une parcelle cerealiere avant son epandage. </em>
Amendement organique : quels intérêts présentent les composts pour les sols ?

Parmi les produits résiduaires organiques, les composts présentent un profil intéressant pour améliorer les sols sur plusieurs…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures