Aller au contenu principal

[Marchés] Compte à rebours lancé pour l'orge de brasserie

Le bilan européen de l’orge brassicole était déjà excédentaire avant la pandémie. Le coronavirus aggrave la situation en faisant chuter la demande en bière de façon drastique.

Report de la récolte 2019 sur la campagne suivante, fléchage vers la consommation animale… Les perspectives sont inquiétantes pour l’orge brassicole. © G. Omnès
Orge de printemps en Eure-et-Loir. Les marchés des grandes cultures sont emportés dans la tourmente Covid-19, avec des effets positifs, comme pour le blé dur, ou très négatif, comme l'orge de brasserie ou les oléagineux.
© G. Omnès

Difficile d’imaginer pire scénario. Alors que le bilan européen d’orge brassicole s’annonçait lourd avant la pandémie, cette dernière vient amputer la demande. « En France, avec la fermeture des cafés, hôtels, restaurants et l’annulation des manifestations de printemps, le secteur de la brasserie se voit privé de 35 % de ses débouchés », explique Maxime Costilhes, délégué général de Brasseurs de France. L’effondrement des ventes pourrait même atteindre 80 % pour les microbrasseries. « Sur tous les continents, le marché de la brasserie est en déroute, des brasseurs et des malteurs ferment des usines dans le monde entier. C’est une vraie catastrophe qui influencera le marché des orges de brasserie jusqu’au producteur », prévient Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales.

Pour Julien Darley, directeur général de Granit Négoce (groupe Axéréal), « il est encore très difficile de faire des projections chiffrées sérieuses car un tel événement est inédit, tout dépendra de sa durée et de son intensité. L’industrie peut redémarrer du jour au lendemain, mais on ne sait pas comment la consommation va repartir quand la vie reprendra ». Dans son rapport d’avril dédié à ce marché, le cabinet d’analyse Tallage a coupé de 0,4 million de tonnes (Mt) la prévision de consommation d’orge par la malterie en Europe en 2019-2020, à 11 Mt, et de 1,2 Mt à l’échelle mondiale. « Nous sommes inquiets mais pas désespérés. Nous le serons si la saison n’a pas démarré au 15 juillet. Juin-août est une période décisive pour notre secteur », confie Maxime Costilhes.

La prime brassicole sous haute pression

Report de la récolte 2019 sur la campagne suivante, fléchage vers la consommation animale… Les perspectives sont inquiétantes pour l’orge brassicole. Surtout qu’en France, les conditions de semis très défavorables à l’automne ont conduit à une hausse des surfaces d’orge de printemps, estimée à 9 %. De quoi charger un peu plus la barque.

« La prime brassicole est mise sous pression, et cela va encore s’accentuer, estime Julien Darley. L’écart de prix entre l’orge fourragère et l’orge brassicole résiste mieux en nouvelle récolte, avec environ 13 euros la tonne à mi-avril, mais cela pourrait baisser si la météo est favorable aux cultures. » Seule une forte dégradation des potentiels de rendement à l’échelle mondiale ou une importante hausse des cours du blé tendre pourrait limiter la casse dans les mois à venir.

Les plus lus

Avec un coefficient d’équivalence doublé par rapport à l’ancienne PAC, il peut être intéressant de miser sur la haie pour atteindre le ratio minimum d’IAE exigé par la conditionnalité.
Les haies dans la PAC 2023 : est-il intéressant d’en planter ?
Plusieurs volets du PSN font référence à la haie : la conditionnalité, les écorégimes et les MAEC. L’incitation à planter des…
Se passer de glyphosate peut donner le droit à un crédit d'impôt pour les exploitations agricoles.
Tout savoir sur le Crédit d’impôt glyphosate 2023
La loi de finances 2023 a prolongé le crédit d’impôt « sortie du glyphosate » pour les entreprises agricoles qui s’engagent dans…
Le site sucrier de Tereos à Escaudœuvres, dans le Nord, menacé de fermeture.
Fermeture de l'usine Tereos : l'intégralité des betteraves sera transformée sur d'autres sites du groupe
Le sucrier Tereos annonce un plan de restructuration industrielle qui prévoit notamment la fermeture de l'activité sucrière du…
Contacter la gendarmerie est le premier réflexe à avoir en cas de vols ou dégradations sur une exploitation agricole
Vols et dégradations sur le matériel d'irrigation : comment s'en prémunir ?
Alors que la saison d’irrigation s’apprête à démarrer en grandes cultures, certains agriculteurs sont actuellement confrontés à…
La fauche, le pâturage, ainsi que la mise en culture (sauf maïs, soja et taillis à courte rotation) des jachères sont autorisés pour la campagne 2023.
Déclaration PAC : comment profiter de la dérogation jachère Ukraine ?
La nouvelle PAC est entrée en vigueur le 1er janvier. Pour 2023, une dérogation dite « Ukraine » allège les…
Le manque d'eau sur céréales peut limiter fortement l'efficience du premier apport d'azote.
Apport d'azote : quelles conséquences sur les cultures face au manque de pluie ?
L’absence de pluviométrie pendant plus d’un mois va avoir des conséquences sur les cultures, en particulier sur l'apport d'azote…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures