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Main-d’œuvre agricole : vers qui se tourner pour recruter un salarié sur son exploitation ?

Besoin d’un salarié à temps plein ou à temps partiel ? Demande permanente ou ponctuelle ? Des structures dédiées au recrutement en agriculture accompagnent les chefs d’exploitation dans leurs recherches et dans la gestion de leur main-d’œuvre.

Les chefs d’exploitation recrutent. Selon le rapport d’Agreste publié en juillet 2024, le nombre de salariés permanents agricoles a augmenté en 2023 de 3,2 % par rapport à 2022, comme il l’avait fait en 2022 (+ 3,1 % par rapport à 2021). L’Observatoire emploi formation de la production agricole révèle en 2022 que le bouche-à-oreille est le canal le plus utilisé par les agriculteurs recruteurs, devant celui des relations professionnelles et des petites annonces (presse, Internet…). Mais il indique aussi qu’un tiers des employeurs de CDI déclarent avoir rencontré des difficultés à recruter et que 10 % des postes ouverts au recrutement ne seraient pas pourvus (8 % en CDD et 29 % en CDI). En cause, la pénurie de candidats, mais aussi leur manque de motivation et l’inadéquation des compétences. Pour surmonter ces obstacles et augmenter les chances de réussite d’une embauche, il existe différentes structures d’accompagnement dédiées à l’emploi salarié en agriculture.

Les Anefa sont des associations qui facilitent le recrutement

La mission principale de l’Anefa (Association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture) est d’aider les agriculteurs à recruter, accueillir et fidéliser des salariés, explique Hafida Herzinger, sa responsable développement au niveau national de cette association paritaire, cogérée par des syndicats employeurs et salariés. « Il existe quarante Anefa en France qui emploient une centaine de personnes ayant une connaissance très fine des problématiques de l’emploi sur leur territoire », précise Hafida Herzinger. Leur travail consiste à mettre en relation l’offre et la demande, sur tout type de postes, CDI, CDD, contrats d’apprentissage ou de professionnalisation…

Pour faciliter cela, l’Anefa a créé un site dédié, lagriculture-recrute.org, sur lequel les employeurs déposent leurs offres et les demandeurs d’emploi rentrent leurs profils, directement ou avec l’aide des gestionnaires territoriaux. « Après l’analyse du besoin en recrutement de l’employeur et de la diffusion de son offre sur notre site et sur les différents sites d’annonces d’emploi, notre rôle est de trouver les candidats les mieux adaptés aux exigences du poste. Nous avons un entretien avec les candidats, nous envoyons les CV à l’agriculteur, ils se rencontrent et se plaisent ou non, indique Sandrine Boinot, directrice de l’Anefa Charente. En 2023, 70 % des mises en relation que nous avons réalisées dans notre département ont abouti à une embauche. »

L’association charentaise peut ensuite assurer un suivi une fois l’embauche réalisée pour vérifier que tout se passe bien. En vertu de la convention collective nationale de la production agricole et Cuma, l’Anefa est financée par le biais d’une cotisation professionnelle paritaire obligatoire (patronale et salariale). L’accès aux services est ensuite gratuit pour les agriculteurs. « Chaque année, le nombre d’offres que nous traitons augmente en raison de la reconnaissance croissante de notre structure », indique Sandrine Boinot, qui ajoute que toutes productions confondues, il y a environ 1 200 postes à pourvoir par an dans ce département qui compte 4 500 exploitations. Celle-ci précise que les céréaliers recherchent principalement des conducteurs d’engins agricoles.

Le groupement d’employeur permet de déléguer la gestion de son salarié

Autre solution pour recruter sur son exploitation : le groupement d’employeurs. Ces structures, adossées aux services de remplacement, ont été créées pour répondre à des besoins saisonniers en main-d’œuvre. Ces groupements accompagnent les agriculteurs tout au long du processus de recrutement et après. Ils embauchent eux-mêmes des salariés agricoles, qu’ils envoient à la demande sur les exploitations qui adhèrent. Martine Landier, responsable du groupement d’employeurs AGEM16 en Charente, indique que l’agriculteur paie une adhésion de 80 euros la première année, puis de 55 euros les suivantes. « L’avantage est qu’ils sont assujettis à la TVA et bénéficient d’une exonération de charges. » Le groupement déclare ses salariés, les paye, établit leur planning de travail… L’agriculteur ne s’occupe de rien.

« Les céréaliers font appel à nous quand ils ont besoin de conducteurs d’engins agricoles pour les labours, les semis, ou les moissonsquand il faut faire vite », précise Martine Landier. Nos règles font que nos salariés ne peuvent pas faire plus de 119 jours par an sur une exploitation, mais il est tout à fait possible qu’un salarié travaille sur plusieurs exploitations dans le cadre d’un CDI partagé. » Cela permet de répondre aux attentes des chefs d’exploitation qui n’ont pas besoin d’un temps plein et qui préfèrent avoir toujours la même personne. Dans ce cas, le salarié signe un contrat particulier qui mentionne les noms des exploitants chez lesquels il travaille, le volume d’heures prévu et le délai de résiliation.

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