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Les terres et les ports ukrainiens convoités par la Russie

Malgré les événements, le commerce des grains en Ukraine est resté dynamique tout au long de la campagne passée. Deuxième exportateur mondial de céréales (maïs, blé, orge), troisième
de maïs et premier d’huile de tournesol, l’Ukraine risque de voir ses surfaces d’excellentes terres noires, ou tchernoziom, fondre à mesure que Vladimir Poutine annexe des régions de son territoire. En effet, la moitié des tchernoziom se trouve en zone pro-russe et l’autre moitié en zone pro-européenne, « avec toutefois de meilleurs rendements pour cette dernière grâce à une pluviométrie plus élevée », souligne Olivier Bouillet, directeur du bureau d’Agritel en Ukraine.

En annexant la Crimée, Poutine s’est accaparé un million de tonnes de production céréalière annuelle environ.
Les deux autres régions à sa portée sont Donetsk et Luhansk, soit 10 % de la production
de blé ukrainienne et 13 %de tournesol. Et après ? La plus grande menace porte sur les ports d’Odessa, de Nikolaïev et d’Illitchivsk qui assurent à eux trois 97 % des exportations
ukrainiennes. Or la moitié de la production agricole de ce pays est exportée. Sans ouverture sur la mer Noire, l’Ukraine serait condamnée à dépendre de la Russie pour ses autorisations de chargement. Et aujourd’hui, le pays est au bord de la faillite, avec une monnaie locale, la grivna, dévaluée de 40 % depuis début 2014.
Pour l’heure, les récoltes 2014 ukrainiennes sont excellentes, avec une production en blé, orge et colza qui devrait atteindre celle de l’an passé : respectivement 22 millions de tonnes (Mt), 7,5 Mt et 2,3 Mt. La forte dévaluation de la grivna a freiné les investissements des agriculteurs qui manquent de trésorerie, mais le climat favorable a permis d’excellents rendements. C’est la magie des tchernoziom. En revanche, selon le spécialiste, pour le maïs, le manque d’azote va sans doute réduire les potentiels.

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