Aller au contenu principal

Compétitivité française
Les grandes cultures souffrent d'une rupture du progrès technique

Contrairement aux États-Unis, la France connaît une stagnation de la productivité des intrants en grandes cultures depuis 1997. Ce ralentissement vaut pour le blé et pour le colza.

La stagnation du rendement du blé en France est un fait avéré,mais qu’en est-il de la productivité, y compris pour les autres cultures ? C’est ce qu’a analysé Jean-Pierre Butault, directeur de recherche en sciences sociales à l’Inra AgroParisTech, en mesurant l’évolution comparée en France et aux États-Unis du rapport entre le rendement et la quantité d’intrants liés aux charges variables (engrais, phyto, semences, carburant) utilisés à l’hectare. L’analyse globale sur les trois cultures blé-maïs-colza pour la France et blé-maïs-soja pour les États-Unis est édifiante : « la productivité évolue plus favorablement en France jusqu’en 1997, puis elle stagne alors qu’elle continue de progresser aux États-Unis. Ce ralentissement en France est principalement dû à la stagnation de la productivité en blé et probablement en colza. En revanche, on ne peut pas conclure dans ce sens pour le maïs. »

PAS DE DÉSINTENSIFICATION
En blé, c’est à partir de 1997 que l’on observe une stagnation des rendements tout en apportant autant d’intrants. « Il n’y a pas eu de désintensification depuis 1997. Celleci a eu lieu plus tôt: entre 1985 et 1995 environ. Ce n’est donc pas l’explication. Les agronomes expliquent que c’est dû aux changements climatiques. On peut aussi penser que les efforts consacrés à l’amélioration du taux de protéines depuis une quinzaine d’années ont freiné l’augmentation des rendements », poursuit-il.Aux États-Unis,malgré des apports d’intrants moins importants qu’en France, la productivité est moindre du fait de rendements particulièrement faibles, autour de 30 quintaux/hectare en moyenne.

OLEAGINEUX : Le soja devance le colza

Alors que le colza et le soja se retrouvent en concurrence sur les mêmes marchés, avec des rendements et des prix similaires, leur conduite culturale est bien différente. Le soja reçoit beaucoup moins d’engrais de fond, pas du tout d’azote, et beaucoup moins de pesticides (2,5 traitements contre 7,5 pour le colza). De plus, le rendement en soja poursuit sa croissance depuis dix ans, alors que celui du colza est en dents de scie. L’écart de la productivité des intrants se creuse entre les deux cultures.

MAÏS : France & USA au coude à coude

En maïs, si la productivité des intrants en France a été inférieure à celle des États-Unis au début des années 2000, il y a eu un rattrapage depuis et même peut-être une inversion en 2011. « À mon grand étonnement, les pratiques culturales sur maïs sont, en moyenne, identiques de part et d’autres de l’Atlantique:même dose d’azote, 150 kg/ha, etmême nombre de traitements à 3,3. Et ce malgré la présence des OGM aux USA sur plus de la moitié des surfaces », souligne Jean-Pierre Butault.

Les plus lus

<em class="placeholder">Berthold Kress, maïsiculteur à Bourideys, en Gironde, devant son outil combiné.</em>
Ravageurs du maïs : « J’ai créé un outil qui fend les pieds de maïs pour éliminer pyrale et sésamie sur mon exploitation en Gironde »

Berthold Kress est maïsiculteur à Bourideys en Gironde. Pour gérer le maximum de larves de pyrale et sésamie après la récolte…

calculatrice
Indice des fermages 2025 en hausse de 0,42% : calculer son nouveau montant de fermage

L’indice des fermages 2025-2026 est annoncé à 123,06 soit une augmentation de 0,42 %, par rapport à 2024-2025. Comment l’…

<em class="placeholder">Hélène et Martin Gosse de Gorre, agriculteurs à Ostreville (62),&quot;Deux ans après semis de trèfle blanc, nous constatons l’absence de développement d’adventices ...</em>
Entretien des haies : « Dans le Pas-de-Calais, nous avons semé du trèfle blanc en bande enherbée pour empêcher les adventices de se développer »

Agriculteurs à Ostreville (Pas-de-Calais), Hélène et Martin Gosse de Gorre gèrent plusieurs kilomètre de haies sur leur…

<em class="placeholder">Jachère spontanée.</em>
Jachère 2025 : la surface la plus haute de la décennie à 511 000 ha
La surface mise en jachère en 2025 est la plus importante de ces dix dernières années en France malgré la suppression de leur…
Moissonneuse batteuse en action dans une parcelle de blé tendre. Allier. 2024
Revenus des céréaliers : « Il va manquer en moyenne 50 000 euros par exploitation pour financer la nouvelle campagne », selon l’AGPB

L’association générale des producteurs de blé (AGPB) fait état d’une récolte 2025 dans la moyenne pluriannuelle…

<em class="placeholder">Benoît Grimonprez, professeur de Droit.</em>
Produits phytosanitaires : « L’Anses a deux ans pour réexaminer toutes les autorisations de mise sur le marché déjà délivrées »

La Cour administrative d’appel de Paris ordonne à l’Anses de réexaminer toutes ses autorisations de mise sur le marché…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures