Aller au contenu principal

Les grandes cultures "accros" à l’énergie

Les céréaliers sont vulnérables face à la hausse du prix du pétrole car le coût de l’énergie pèse de plus en plus sur les charges, d’où une plus grande dépendance.

Le montant des charges totales liées à l’énergie a été multiplié par 2,3 entre 1990 et 2009, pour atteindre 14 000 euros par exploitation de grandes cultures française. C’est le résultat d’une étude réalisée pour le compte de l’Ademe(1). Ce coût intègre à la fois l’énergie directe (consommée sur l’exploitation sous forme de carburant, de gaz ou d’électricité) et indirecte (ayant servi à produire des engrais, semences, phytos…). Pourtant, la consommation énergétique des exploitations, exprimée en mégajoules, a eu tendance à reculer sur la même période (- 5 %). « Globalement, l’intensification des procédés agricoles n’a pas suffi à réduire la dépendance à l’énergie dans les quatre dernières décennies, du fait de la hausse du prix des énergies fossiles », souligne l’étude.


Jusqu’à 22 % des charges variables


Au regard des fermes françaises, les exploitations de grandes cultures sont parmi les plus dépendantes à l’énergie car elles sont de grandes consommatrices de carburant, mais aussi d’engrais, notamment azotés très énergivores. Comme le montre le graphique, alors que le coût relatif à l’énergie totale représentait 13 % des charges variables des céréaliers en 2000, il se situe à 17 % en 2013. Les auteurs de l’étude ont réalisé une simulation afin de mesurer les conséquences d’un choc pétrolier, entraînant le prix du pétrole à 150 dollars US le baril en 2015. Si cela se produisait, le coût de l’énergie monterait alors à 22 % des charges variables en 2015 ! Pour autant, la situation est moins critique pour les céréaliers que pour les horticulteurs ou les maraîchers, eux aussi très exposés, car leur taux d’endettement s’est réduit ces dernières années, alors qu’il s’est aggravé pour les producteurs de légumes.




Repère n°1 : Revenu net


Pour un euro de revenu net d’exploitation, que représente le coût de l’énergie de la ferme France ? Il pesait environ 25 centimes par euro de revenu de 1990 jusqu’en 2006. Il est passé à 43 centimes en 2008, puis à 79 centimes en 2009 du fait d’une baisse du prix des produits agricoles sur 2009 conjuguée à une hausse de celui des intrants. Bis repetita en 2013 ?


Repère n° 2 : Tonne de blé


Dans les années 90, le coût de l’énergie totale représentait 10 euros la tonne de blé produite par exploitation. Aujourd’hui, on est plus près de 20 euros la tonne, dont 12 euros liés au carburant et 5,50 euros aux engrais.


Repère n°3 : Engrais


Parmi les engrais minéraux, ce sont les fertilisants azotés les plus énergivores. La fabrication et le transport d’un kilo de NO3 sous forme de solution azotée nécessitent la consommation énergétique primaire de 59 mégajoules (MJ), et sous forme ammonitrate de 47 MJ. À comparer à 10 MJ consommés par kilo d’élément P sous forme de superphosphate, et à 7 MJ par kilo d’élément K sous forme de chlorure de potassium.



Repère n°4 : Carburant


En 2011-2012, les exploitations de grandes cultures ont consacré 11 % de leurs charges d’approvisionnement aux dépenses de carburant (GNR). Celles-ci ont représenté 12 % de leur revenu courant avant impôt. Les exploitations de polyculture-élevage et bovins viande sont plus lourdement affectées par cette charge qui a représenté respectivement 16 % et 24 % de leur revenu courant.

 

 

(1) « Analyse économique de la dépendance de l’agriculture à l’énergie », de l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).

Les plus lus

Semis direct de maïs précoce après un premier semis qui n a pas levé en raison de mauvaises conditions climatiques et des dégâts d'animaux nuisibles, corbeaux et ...
Semis de printemps : quelles solutions pour remplacer les orges de printemps non semées ?

Après les semis d’automne perturbés par les fortes pluies, la sortie d’hiver et les premiers semis de printemps sont, eux…

L'arrêté abeilles impose de réaliser les traitements de type fongicides sur le colza le soir.
Fongicides sur colza : quelles sont les conditions d'utilisation prévues par l’arrêté abeilles ?

Depuis 2023, l'arrêté abeilles impose le respect d'horaires pour utiliser certains produits phytosanitaires en période de…

Thomas Pointereau, agriculteur à Epieds-en-Beauce (45)  "Contre les volatiles tels que les pigeons, je fais une demande dérogatoire de tirs auprès de la préfecture ou de ...
Dégâts d’oiseau : « Je dépose des tas de grains de pois et de maïs en bordure des champs pour faire diversion »
Agriculteur à Épieds-en-Beauce (Loiret), Thomas Pointereau parvient à contenir les attaques d'oiseaux sur maïs. C'est plus…
Le décalage de semis de maïs ou de tournesol augmente le risque d'attaques importantes de pigeons et corvidés.
Dégâts d’oiseaux : des produits efficaces à venir en traitement de semences
De nouvelles spécialités corvifuges sont en cours de test pour le traitement de semences de maïs et de tournesol, avec parfois…
Déclaration PAC 2010 . Permanence organisation  par la chambre d'agriculture . Conseiller et agriculteurs associés . Dossier PAC . Aides du ministère de l'Agriculture . Télédéclaration. Telepac. Administration . Discussion technique sur la gestion du parcellaire. Carte. ordinateur.  --- Reportage complet disponible sur le site www.photoagriculture.com (pour obtenir un code dÂ’accès, contacter  S. Leitenberger : webmestre@leitenberger.fr).
Telepac 2024 : les 10 points à avoir en tête pour réussir sa déclaration PAC

La télédéclaration PAC doit être finalisée sur Telepac 2024 avant le 15 mai 2024. Jachères, conditionnalité, écorégime,…

Marc Moser, agriculteur à Kurtzenhouse (67)"En 2024, j’envisage d’appliquer un anti-dicotylédones à 5-6 feuilles du maïs et/ou une application dirigée de Banvel à ...
Désherbage maïs : « Nous faisons face à l’explosion de datura dans nos parcelles »

Le datura est signalé en Alsace depuis quelques années. Agriculteur à Kurtzenhouse (Bas-Rhin), Marc Moser doit dorénavant…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures