Aller au contenu principal

Les dispositifs DPI et DPA réformés

La déduction pour investissement (DPI) constituée à partir du 31 décembre 2012 perd de son intérêt fiscal, alors que la déduction pour aléas (DPA) peut devenir un véritable outil de gestion.

Dans le cadre de la Loi de finances rectificative pour 2012, le gouvernement a dépoussiéré les dispositifs de DPI et DPA. Les nouvelles dispositions s’appliqueront pour les exercices clos à compter du 31 décembre 2012. Un plafond commun pour les deux dispositifs DPI et DPA a été instauré. Ce plafond est fixé à 27 000 euros par période de douze mois, quel que soit le résultat dégagé, les déductions ne pouvant évidemment pas dépasser le montant du bénéfice. Pour les Gaec et EARL, en vertu du principe de transparence, le plafond est multiplié par le nombre d’associés exploitants, dans la limite de trois.
DAVANTAGE DE SOUPLESSE « Auparavant les plafonds étaient de 20000 euros pour les DPI et 23000 euros pour les DPA, mais la DPA était très peu pratiquée. Ce plafond commun apportera plus de souplesse », souligne Michel Ninot, de Cerfrance Nord-Est-Ile-de-France. En 2011, il n’y a eu que 900 DPA réalisés contre 100000 DPI. La réforme prévoit un encours cumulé maxi de 150000 euros de DPI et DPA par exploitation. Le texte restreint les modalités d’utilisation des DPI. Les déductions pour investissement constituées à compter du 31 décembre 2012 ne pourront plus être utilisées pour l’acquisition d’immobilisations amortissables, c’est-à-dire le matériel et les bâtiments. Seules demeurent possibles les utilisations pour l’acquisition et/ou la production de stocks à rotation lente (bétail, fourrage, vin) et l’acquisition de parts de sociétés coopératives agricoles. Pour Michel Ninot, cette modification affecte en priorité les céréaliers car ils n’ont pas de stocks à rotation lente. Il est vrai que la DPI avait été détournée de son objectif premier et était devenue un outil purement fiscal. « Les DPI déduites du résultat pour les comptes clos avant le 31 décembre 2012 pourront encore être affectées sur des immobilisations amortissables jusqu’en 2015 », précise Michel Ninot. Au-delà de cette date, c’est fini.
LA DPA DEVIENT UTILISABLE Concernant les DPA, le législateur a assoupli les conditions de mise en oeuvre. « Pour la première fois, on a senti une volonté de l’État de faire de la DPA un vrai outil de gestion de l’entreprise agricole », analyse Stéphane Weil, fiscaliste à la FNSEA. Jusqu’alors, les obligations d’épargne et de souscription à une assurance récolte pour l’ensemble de l’exploitation représentaient de trop fortes contraintes.Désormais, l’obligation d’assurance a été levée et seule la moitié des sommes déduites dans le cadre des DPA devront faire l’objet d’un dépôt sur un compte bancaire dédié. En contrepartie de ces assouplissements, le délai pour utiliser ou réintégrer les sommes déduites dans le cadre des DPA est ramené à sept ans, au lieu de dix. « Les conditions d’utilisation des sommes déduites restent les mêmes: on peut y faire appel en cas d’aléas d’origine climatique, de règlements de cotisations d’assurance, de rachat de franchise et d’aléas économiques », poursuit Michel Ninot. Pour ce dernier point, il faut constater une baisse d’au moins 10 % de la valeur ajoutée par rapport aux trois exercices précédents. Pour le conseiller, la DPA va retrouver un intérêt. « C’est une mesure intéressante qui a du sens », considère-t-il.

Les plus lus

<em class="placeholder">Alexandre Smessaert, agriculteur à Roy-Boissy dans l’Oise</em>
Semis de colza à la volée : « La technique m’a fait économiser en temps de travaux et carburant sur mon exploitation dans l'Oise, mais elle reste à améliorer »

Intéressé par les techniques innovantes, Alexandre Smessaert, agriculteur à Roy-Boissy dans l’Oise, a testé le semis de colza…

<em class="placeholder">Méthaniseur en injection de la coopérative EMC2 à Landres (54).</em>
Méthanisation agricole : des conditions tarifaires qui pourraient booster les projets

La politique de transition énergétique française ouvre de bonnes perspectives pour la production de biométhane. Mais échaudés…

<em class="placeholder">Georges Laigle, producteur de pommes de terre à Bihucourt (Pas-de-Calais),   
&quot;</em>
Mildiou de la pomme de terre : « Je profite de l’arsenal de produits à disposition pour alterner les solutions sur mes parcelles dans le Pas-de-Calais »

Producteur à Bihucourt (Pas-de-Calais), Georges Laigle utilise une dizaine de produits différents contre le mildiou sur…

<em class="placeholder">Agriculteur déchargeant un sac d&#039;engrais dans son épandeur à engrais.</em>
L’Europe valide la taxation des engrais russes jusqu'à 430 €/t en 2028

Ce 22 mai 2025, le Parlement européen a approuvé l’augmentation progressive, à partir du 1er juillet 2025, des taxes…

<em class="placeholder">Parcelle de blé tendre dans le nord de la France.</em>
Sécheresse dans la moitié Nord : les cultures d'hiver ont besoin de pluies pour atteindre des rendements « dans la moyenne »

Peu de maladies, des cultures d’hiver globalement belles, les récoltes s’annoncent dans la moyenne. Peut-être le temps…

<em class="placeholder">Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, dans son champ de blé au printemps 2025.</em>
« La négociation de ma reprise de terres s’est faite en bonne intelligence avec le cédant »

Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, a saisi l’opportunité de reprendre 35 hectares de terres en plus de son…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures