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Les atouts méconnus d´une plante
Le maïs est une formidable usine à matière sèche

Parmi les plantes cultivées en France, le maïs est celle qui produit le plus de matière sèche à l´hectare, ce qui en fait une plante économe !


Le maïs occupe une place importante dans la surface agricole utile de la France : 1,885 million d´hectares de maïs grain et 1,495 million d´hectares de maïs fourrage.
Son rendement en grain (89,8 quintaux en moyenne nationale en 2000 et 86,3 q/ha en 2001) comme en fourrage en font en effet une plante très productive. Son métabolisme particulier explique ses performances.
Jusqu´où le maïs ira-t-il ? Quel est son rendement potentiel ? Le gain annuel de 1,5 quintal par hectare et par an va-t-il se poursuivre longtemps ?
Un rendement de 150 quintaux est fréquent dans le Sud-Ouest en maïs irrigué, parfois en moyenne d´exploitation. On a vu dans cette région, certaines années propices à la culture, des parcelles dépasser les deux cents quintaux par hectare. C´est le constat fait sous nos latitudes.
culture de maïs ©DR

Le maïs est la culture qui, en France, produit le plus de matière sèche et le plus de grain à l´ha

Le potentiel en grain est loin d´être atteint
Dans son récent ouvrage Maïs, mythe et réalité, Jean-Pierre Gay(1) cite la performance obtenue dans une parcelle agricole de l´Illinois : 232 quintaux de grain à l´hectare !
Dans cette usine à matière sèche qu´est toute plante, « l´outil de base » est la feuille dans laquelle se produit la photosynthèse. Plus la surface foliaire est importante et plus elle fonctionne sur une longue période, plus la production sera élevée. Un maïs tardif donne un rendement supérieur à un maïs précoce.
On sait simuler et prévoir le développement du maïs, l´apparition des feuilles et la mise en place des fleurs...
Le facteur limitant la photosynthèse n´est pas le gaz carbonique de l´air toujours disponible. Ce peut être l´eau mais cela peut se corriger. Et ce n´est pas non plus l´énergie lumineuse disponible à un moment donné car, même avec un indice foliaire élevé (rapport surface de feuille sur surface occupée), la plante n´intercepte au mieux que 10 % de l´énergie lumineuse disponible.
Pour augmenter donc le rendement il faut chercher à allonger le cycle végétatif, si possible au démarrage, pour que la plante profite au mieux de la période où l´intensité lumineuse est forte, avant le 21 juin. Le rendement grain est en effet directement lié à la production de matière sèche, le poids de grains est d´environ 50 % de la matière sèche totale.
Une formidable source d´oxygène
Le maïs a la mauvaise réputation d´être gourmand en intrants, azote et eau en particulier. C´est vrai si l´on raisonne à l´hectare. C´est faux si on calcule au quintal de grain produit.
Il faut moins d´eau pour produire un quintal de maïs qu´un quintal de blé (voir tableau). Mieux, il faut moins d´eau pour un maïs irrigué que pour un maïs cultivé en sec ; l´eau , en cas d´irrigation est apportée au bon moment et donc plus efficiente.
En azote aussi, le maïs est peu gourmand. On compte 2,2 à 2 unités d´azote par quintal en fonction du potentiel de rendement ; plus ce potentiel est élevé, moins les besoins en azote (au quintal) sont bas. Rappelons qu´un blé exige de 2,7 à 3 unités au quintal, selon la variété, le rendement et le taux de protéines visés.
Autre atout du maïs et non des moindres, sa production d´oxygène. La photosynthèse produit de l´oxygène dont nous avons besoin pour respirer. Comme chez le maïs, la photosynthèse est intense, elle dégage beaucoup d´oxygène. Un maïs produit deux fois plus d´oxygène qu´un hectare de blé et quatre fois plus qu´un hectare de forêt que l´on considère généralement comme les « poumons » de la planète !
Le maïs est apprécié pour ses multiples usages
Si le maïs est cultivé sur des surfaces aussi importantes en France et dans le monde, c´est qu´il a de nombreux débouchés et qu´il est apprécié des utilisateurs. Ceux-ci sont d´abord des éleveurs. Le maïs est, dans de nombreux systèmes fourragers la base de l´alimentation des ruminants ; quant au grain, il fournit l´essentiel de l´énergie aux porcs et aux volailles. Le maïs, source d´amidon, a aussi de nombreuses utilisations industrielles, de l´amidon pour la papeterie à la fabrication de sucres spéciaux comme le sorbitol.
Tout ceci en fait une production incontournable.

(1) « Le maïs, mythe et réalité », 620 pages aux éditions Atlantica, très axé sur l´origine du maïs et la génétique.
©DR

Parmentier en 1784 devant l´Académie royale de Bordeaux. « On ne peut pas refuser au maïs d´être, après la pomme de terre, le plus utile présent que le Nouveau monde ait fait à l´Ancien. »

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