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BIOSURVEILLANCE
Le bulletin de santé du végétal sur les rails

Après une année de mise au point et d’intenses tractations, le bulletin de santé du végétal (BSV) devrait être opérationnel dans presque toutes les régions pour le printemps.

Feu les avertissements agricoles. Un ou plusieurs bulletins de santé du végétal (BSV) ont déjà été publiés en ce début janvier 2010 dans la plupart des régions françaises. Le Centre a commencé dès septembre 2008. D’autres régions sont seulement sur le point de le faire comme l’Aquitaine. Mais certaines sont encore à constituer leur réseau de surveillance comme en Ile-de-France. La diffusion des premiers bulletins s’effectue en concordance avec l’arrêt de diffusion des Avertissements agricoles par les anciens services régionaux de la Protection des végétaux. Or il n’est pas sûr que les régions qui procèdent tardivement au nouveau dispositif soient en mesure d’assurer le service adéquat au printemps prochain. Mis en place pour répondre aux objectifs de l’acte 5 du plan Ecophyto 2018 qui vise à renforcer les réseaux de surveillance des bioagresseurs et des effets indésirables de l’utilisation des pesticides, le nouveau système a demandé d’intenses négociations tout au long de l’année 2009, tant au niveau national que régional. Il implique toute la chaîne des opérateurs agricoles, publics ou privés.

DES FINANCEMENTS EN ATTENTE

Les enjeux sont donc de taille aussi bien sur le plan financier, économique, qu’en termes d’organisation et d’image. En effet, ces bulletins n’ont pas vocation à diffuser des préconisations comme pouvaient le faire les Avertissements agricoles. Ce projet, long à mettre en oeuvre, repose sur une gouvernance nationale mise en place par plusieurs décrets et arrêtés dont les derniers ont été seulement signés en novembre 2009.Ainsi, le 15 décembre dernier, l’Onema (Office national de l’eau et des milieux aquatiques) qui est chargé du financement d’une partie du plan Ecophyto 2018 a voté son programme d’aide à raison de 4,5 millions d’euros pour les actions conduites du 1er mars 2009 au 2 février 2010. Les régions avaient évalué, en rythme de croisière, un budget de 8 à 10 millions d’euros. Cette aide est répartie entre les régions selon une clé proposée par le ministère de l’Agriculture et des conventions financières entre l’Onema et chaque chambre régionale d’agriculture. Le dispositif sera vraiment opérationnel en janvier quand toutes les conventions tripartites — chambre régionale, Draaf et partenaires du réseau — seront signées. Mais les régions qui ont démarré avant le 1er janvier 2009 ne recevront pas de subsides de l’État pour la période 2008.

UNE CHARTE NATIONALE EN COURS

Des comités de pilotage ont été mis en place dans toutes les régions pour déterminer le réseau de surveillance et veiller ensuite au respect de la charte nationale d’observation. Ils désignent aussi l’animateur interfilières qui est issu dans la plupart des cas de la chambre régionale. Les animateurs filières sont souvent issus de l’institut technique de la ou des cultures en question. Ils ne peuvent être désignés parmi les distributeurs pour éviter toute influence commerciale. Concrètement, certaines régions ont opté pour des filières par grands groupes de cultures comme par exemple en Bourgogne où deux filières existent : les grandes cultures et la vigne. En revanche, d’autres ont multiplié les filières et les sous filières pour répondre aux productions et l’organisation régionale avec autant de BSV spécifiques. Ainsi, en Normandie et Provence-Alpes-Côte d’Azur pas moins de dix filières ont été créées. En Aquitaine, devraient émerger une filière céréales et une filière maïs avec comme animateurs Arvalis et la Fredon et une filière colza et tournesol suivie par le Cetiom.

Chaque année, le budget est remis en jeu après examen des différentes utilisations des enveloppes octroyées au niveau régional. Ce type de fonctionnement incitera certainement les différents partenaires à bien respecter la charte nationale d’observation. En cours de rédaction, elle s’appuie sur les différents protocoles existants et devrait préciser les minima d’observations à effectuer.Mais la crainte de voir les budgets soumis aux aléas de la politique financière publique est déjà bien présente. Pour exemple, en région Paca qui a décidé que les BSV ne seraient mis en place qu’au moment où l’enveloppe régionale sera déterminée, il n’est pas sûr comme les objectifs le définissent, que toutes les espèces cultivées pourront avoir leurs BSV. « D’ores et déjà, seulement deux ou trois espèces sur les quinze mineures que compte la région n’auront pas leur réseau d’épidémio-surveillance », note Didier Bourgogne de la chambre régionale.

Si des régions comme la Paca dénoncent certaines lourdeurs administratives (la vigne avait déjà son propre système), d’autres comme le Limousin, l’Aquitaine ou le Midi-Pyrénées sont allés au-delà des exigences demandées. « Ainsi un dispositif interrégion a été mis en place pour les fruits à coques », relève à titre d’exemple Bernard Rebière de la chambre régionale du Limousin. La diversité agricole régionale se retrouve dans les BSV.

La région Centre pionnière

En région Centre, les Avertissements agricoles cessant de paraître en août 2008, les professionnels agricoles ont sollicité rapidement la chambre régionale d’agriculture pour constituer un BSV. Dès septembre 2008, le premier bulletin colza était disponible sur le site de la Draaf. L’année de fonctionnement a permis de mieux appréhender la répartition des observations. « Le maillage actuel, relève Jean-Marie Blanvillain, responsable du programme régional de développement agricole à la chambre d’agriculture de la région Centre, est plus dense qu’auparavant et les transferts de données plus rapides et plus fiables. »

DES DONNÉES BRUTES

Chez les partenaires, le bilan est assez positif. « Nous avons accès à toutes les données brutes du réseau », se félicite Jean-Marie Larcher de la coopérative Epis Centre. Si pour la coopérative qui réalisait déjà des observations, la charge de travail n’a guère changé, il n’en est pas de même pour d’autres distributeurs. « Certes, nous disposons des données mais la tâche est lourde administrativement, regrette Marc Pissier des établissements éponyme du réseau Agridis. Cela nécessite une demie à une journée de travail par semaine pour un technicien. »

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