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« J'ai conçu un outil pour semer les couverts en conservant la fraîcheur du sol »

Agriculteur sur 160 hectares à Noyales (Aisne), Victor Boutin a conçu un outil spécifique lui permettant de semer un couvert en travaillant très peu la terre de façon à y préserver l'humidité.

Victor Boutin, agriculteur à Noyales (02)  -  "J'ai transformé un outil pour un semis du couvert après moisson préservant la fraîcheur du sol." © VB
Victor Boutin, agriculteur à Noyales (02) - "J'ai transformé un outil pour un semis du couvert après moisson préservant la fraîcheur du sol."
© VB

« Avec le semis classique d’un couvert entre le 15 et le 25 août après une moisson fin juillet, c’est quitte ou double : tout dépend s’il pleut derrière ou pas. L’an dernier, j’ai semé un couvert trois jours après moisson sur 30 hectares. Cela nécessite une bonne organisation puisque l’on presse les pailles après la récolte pour notre élevage.

J’ai transformé un outil pour ce semis. J’ai repris le chassis et les dents d’un déchaumeur à dents (chisel) sur lequel j’ai fixé un semoir Nodet et remplacé les lames au bout des dents par des pointes d’1,8 cm de large. Ces pointes produisent un petit sillon dans la terre avec un semis des graines juste derrière à 2-3 cm de profondeur. La fraîcheur du sol est préservée en intervenant rapidement après moisson et en gratouillant juste un peu la terre lors du passage.

Les couverts ont bien levé. Une pluie de 15 mm leur a été bénéfique, mais leur croissance a été ralentie pendant trois semaines, à cause de la rémanence d’un herbicide de type Allié appliqué avant épiaison pour détruire les chardons. Malgré tout, j’ai obtenu une bonne biomasse de l’ordre de 2,5 à 3 t/ha MS à l’automne, avant broyage le 22 novembre. Un apport de fumier et lisier a été effectué en septembre.

J’avais choisi un mélange de féverole, pois, moutarde, phacélie, trèfle d’Alexandrie et vesce de printemps (50 €/ha) offrant une bonne couverture des sols contre les adventices et contre l’érosion. Le travail du sol qui a suivi la destruction du couvert m’a paru facilité avec une structure améliorée. Derrière, j’ai semé des betteraves.

Je reconduirai ce type de semis cet été, non seulement avant culture de printemps mais aussi entre deux blés ou avant un escourgeon, en m'abstenant de faire plusieurs déchaumages avec ce semis direct. Il conviendra d’être vigilant sur le salissement des champs par les adventices. »

En cours d’installation avec son père Hubert. 160 hectares : 80 de blé tendre, 40 de betterave sucrière, 10 d’escourgeon, 10 de colza, 10 d’orge de printemps, pois, prairie… Elevage de bovins et porcs.

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