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« J’active plusieurs leviers pour endiguer le problème des graminées sur mon exploitation dans le Pas-de-Calais »

Xavier Randoux, polyculteur éleveur à Peuplingues, dans le Pas-de-Calais, est confronté à la problématique des graminées sur ses parcelles de grandes cultures. Il active plusieurs leviers pour en venir à bout. Son troupeau de vaches allaitantes lui a notamment permis d’implanter de la luzerne sur ses parcelles les plus problématiques.

<em class="placeholder">Xavier Randoux, agriculteur à Peuplingues, dans le Pas-de-Calais</em>
« La décalage de la date de semis demande de la patience, mais je sais que c’est efficace. Je n’interviens jamais avant le 15 octobre », explique Xavier Randoux
© V. Charpenet

J’ai du vulpin dans toutes les parcelles de l’exploitation. Je note que désormais la levée des vulpins s’étend sur toute l’année. Il y a encore une dizaine d’années, je ne faisais pas d’antigraminées sur les cultures de printemps, aujourd’hui, je suis obligé d’en faire. Depuis quelques années, le ray-grass arrive progressivement. Il me semble encore plus difficile à combattre.

Être patient avant de semer les céréales à l’automne

J’active plusieurs leviers pour tenter d’endiguer le problème des graminées. À commencer par le décalage de la date de semis. Ça demande de la patience, mais je sais que c’est efficace. Je n’interviens jamais avant le 15 octobre. Je commence par les semis d’orge d’hiver et j’enchaîne avec le blé autour du 20 octobre.

De la luzerne pendant trois à quatre ans pour nettoyer les parcelles les plus sales

Sur une parcelle de 6 hectares particulièrement infestée, je n’en venais plus à bout. Le blé en prenait tous les ans un coup à cause des traitements, qui étaient inefficaces sur les vulpins. En 2023, lors de la récolte, j’ai réalisé 50 q/ha de rendement. Il y avait plus de vulpins que de blé. J’ai donc décidé d’implanter de la luzerne à l’automne 2023 pour casser la rotation et nettoyer la parcelle. Lors de la première coupe en 2024, je ne voyais plus la luzerne sous les vulpins. Au fur et à mesure des coupes, la luzerne a pris le dessus peu à peu. 

Lire aussi | Désherbage des céréales : des solutions herbicides se dessinent pour remplacer le flufénacet

Je suis vigilant à effectuer mes fauches avant la montée à graines des vulpins. Cette année, la luzerne est magnifique. Je m’en sers pour l’alimentation des bovins. Désormais, je vais l’intégrer dans ma rotation dans les parcelles les plus sales. Je compte la laisser en place entre trois et quatre ans.

Réaliser des faux semis à la fin de l'été

Sur le reste des parcelles, j’essaye au maximum de réaliser des faux semis à la fin de l’été entre le blé et l’escourgeon. Je passe un vibro-déchaumeur à lame de manière à scalper à deux ou trois centimètres ce qui est levé. Après le lin, la betterave et la féverole, je n’ai en général pas le temps d’en faire.

Pour le désherbage chimique, j’effectue un passage au stade 2 feuilles dans les parcelles peu infestées. Dans les parcelles avec beaucoup de vulpins, j’interviens deux fois, en post-levée et à 1 feuille.

Un nettoyage minutieux de la moissonneuse-batteuse pour éviter la dissémination des graines

Pour éviter la propagation, je suis très minutieux dans le nettoyage de la moissonneuse-batteuse pour éviter de disséminer les graines et aggraver la situation. Dans la mesure du possible, je termine la moisson par les parcelles les plus sales.

SCEA de Lulyne (associé à son épouse Amélie Randoux), 100 ha de SAU, dont 50 ha de cultures (blé, orge d’hiver, lin, betterave, féverole et luzerne), sols hétérogènes (limon, craie, argile à silex), troupeau de 40 vaches allaitantes)

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