Aller au contenu principal

Irrigation dans le sous-bassin de l’Adour : 1200 recours déposés par des agriculteurs « ulcérés par les attaques incessantes »

Le 9 septembre prochain, le tribunal administratif de Pau devra se prononcer sur plusieurs centaines de recours en tierce opposition déposés par des agriculteurs. Ces derniers se disent lésés par la révision des volumes d’eau autorisés pour l’irrigation dans le sous-bassin de l’Adour.

Agriculteurs présentant leurs recours en justice devant le barrage du Gabas à Eslourenties.
Représentants des JA et FDSEA des Pyrénées Atlantiques, des Landes, du Gers et des Hautes Pyrénées le 27 août lors d’une conférence de presse sur la digue du barrage du Gabas à Eslourenties (64).
© FDSEA 64

« Les agriculteurs sont ulcérés par les attaques incessantes et injustifiées d’associations écologiques dans le domaine de l’eau et de l’irrigation d’autant plus dans une période où ces six derniers mois ont été très pluvieux en France et en Adour et donc où l’eau constitue une ressource abondante », déclare Franck Laborde, président de l’association générale des producteurs de maïs (AGPM), à la tête de la commission gestion des risques climatiques à la FNSEA. Il fera partie des responsables agricoles qui comptent se mobilier le 9 septembre prochain devant le tribunal administratif de Pau.

Relire : Privés de 25% d’eau, les irrigants du bassin de l’Adour ne se laisseront pas faire

Recours en tierce opposition déposés par les irrigants 

A cette date le tribunal devra se prononcer sur les 1200 recours en tierce opposition déposés par des exploitants irrigants du bassin de l’Adour contre la décision en référé du 31 juillet dernier. 

Cette décision du Tribunal administratif de Pau avait cassé l’arrêté interpréfectoral de juillet relatif au prélèvement d’eau destiné à l’irrigation des cultures dans les départements des Pyrénées Atlantiques, des Landes, du Gers et des Hautes Pyrénées.

Mobilisation des FDSEA et JA dans les quatre départements pour défendre l’irrigation

« Les FDSEA et JA de ces départements ainsi que les groupements dirrigants se sont mobilisés pour mettre fin à la bataille de l’eau », confie Franck Laborde.

« Les agriculteurs irrigants veulent faire valoir leur droit à irriguer », poursuit-il. Pour rappel après la décision en référé qui a obligé la préfète de région à prendre un arrêté temporaire réduisant de 25% des volumes d’eau de prélèvement autorisé, un nouvel arrêté est paru le 19 août réduisant finalement les volumes initialement prévus en total de 5% à 193 millions de mètres cubes d’eau.

Lire aussi : Bassin de l’Adour : le nouvel arrêté ne calme pas complètement l’inquiétude des irrigants

Des restrictions jusqu'à 25% pour certains irrigants

« Problème : pour certains exploitants, sur des territoires en zones non réalimentées en eau, la restriction s’élève à 25%, c’est inacceptable ! Et de nature à créer des distorsions de concurrence entre agriculteurs, alors que je le répète cette année, il n’y a aucun problème de ressource en eau sur l’ensemble du bassin », dénonce le président des maïsiculteurs.

Il n’y a aucun problème de ressource en eau sur l’ensemble du bassin

Si à ce stade les restrictions de volumes de prélèvement d’eau n’ont pas eu d’incidence directe, à terme le responsable professionnel agricole estime qu’elles peuvent mettre en danger des exploitations agricoles « sur la fin de campagne ou si ces restrictions devaient se prolonger ». 

Retrouvez tous nos articles sur l’irrigation 

Vers de nouvelles autorisations de prélèvement pluriannuelles ?

Une gestion de l’eau par débit plutôt que par volume 

« Les plaignants semblent vouloir faire baisser les volumes de prélèvements d’eau pour les faire baisser, et ne visent pas une gestion raisonnée des volumes, ce que nous souhaitons », affirme Franck Laborde qui se dit favorable à une évolution de la gestion de l’eau par débit plutôt que par volume

Selon lui les irrigants de la zone seraient aussi enclins à la remise en place d’AUP (autorisations uniques pluriannuelles, annulées par la justice fin 2021) « pour sécuriser durablement l’irrigation » sur 5 à 15 ans sur la base d’une nouvelle étude en cours du BRGM.

Pourvoi en cassation

En parallèle, Franck Laborde annonce un pourvoi en cassation des irrigants accompagnés d’Irrigadour contre la décision du tribunal administratif de Pau « afin d’envisager plus sereinement l’avenir de l’irrigation » explique Franck Laborde.

Lire aussi : Les nappes phréatiques sont pleines sur quasi toute la France en ce mois d’août 2024 

Les plus lus

Cartes des zones réglementées et vaccinales liées à la dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) en France au 13 décembre 2025.
Dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) : un premier cas confirmé dans l’Aude

Un premier cas a été confirmé le 14 décembre dans l'Aude. Dans onze départements, 113 foyers dans 77 élevages ont été détectés…

Paysage agricole en Bretagne
Foncier agricole : le préfet n’est pas obligé de s’opposer à l’« agrandissement excessif » d’une exploitation agricole

Le préfet dispose toujours d’une simple faculté et non d’une obligation de refuser la délivrance d’une autorisation d’…

 Cartes des foyers de FCO3 et FCO8 au 18 décembre 2025.
Les cas de FCO 3 et 8 progressent moins vite sur le territoire

Selon les derniers chiffres du ministère de l’Agriculture en date du 18 décembre, 7127 foyers de FCO de sérotype 3 et 3251…

Lombric dans un prélèvement de sol à la bêche dans une parcelle.
Santé des sols : que va changer la nouvelle directive adoptée par l’UE pour les agriculteurs ?

La directive européenne sur la surveillance des sols, adoptée par le Conseil de l’UE puis par les eurodéputés en octobre, a…

Machine de prestation de tri et de traitement de semences à la ferme.
NGT : pourquoi les trieurs à façon de semences de fermes appellent à rejeter l’accord européen

Le syndicat français des trieurs à façon et préparateurs de semences de fermes (Staff) appelle, dans un communiqué du 10…

Bateau maritime dans le port de Saint Nazaire contenant des importations de soja du Brésil.
Pesticides : la réciprocité des normes entre produits agricoles européens et importés va être étudiée par Bruxelles

La Commission européenne a annoncé le 25 novembre démarrer une étude d’impact sur les pesticides dangereux entrants dans l’UE…

Publicité