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Herbicide : une évaluation de l'Efsa classe le flufénacet comme pertubateur endocrinien

Le flufénacet, herbicide utilisé sur céréales pour lutter contre les graminées, a fait l’objet d’une évaluation par l’Efsa qui classe la molécule comme perturbateur endocrinien et estime que son utilisation conduit à une pollution des eaux. Plusieurs associations environnementales demandent son retrait immédiat.

<em class="placeholder">Désherbage de blé d&#039;hiver au stade 2 noeuds avec le désherbant Atlantis.  Pulvérisateur. Rampe (27 m) et buses. Utilisation de pesticides. Application d&#039;un herbicide sur ...</em>
L'autorisation du flufénacet court dans l’UE jusqu’au 15 juin 2025.
© J.-C. Gutner

L’autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a estimé dans une évaluation du 27 septembre que l’herbicide flufénacet était non conforme aux critères d’autorisation en raison de sa dangerosité, notamment via son métabolite, le TFA (acide trifluoroacétique), issu de sa dégradation dans l’environnement.

Les ONG environnementales demandent le retrait du flufénacet

Face à ces conclusions, le réseau PAN Europe, qui regroupe des ONG environnementales dont l’association française Générations futures, demande dans des lettres adressées à la Commission européenne et aux ministres de l’Environnement de l’UE d’en interdire l’usage.

Lire aussi | Prosulfocarbe : l'herbicide autorisé jusqu’en 2027 en Europe

L’Efsa classe le flufénacet comme perturbateur endocrinien

Les conclusions de l’Efsa confirment que la molécule est un perturbateur endocrinien et que son utilisation conduit à une pollution des eaux au TFA, molécule appartenant au groupe des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), qualifié de « polluants éternels » par les ONG, en raison de leur persistance dans l’environnement.

Vers un seuil de 0,1 microgramme par litre dans l’eau potable pour le flufénacet ?

En France, d’après Générations futures, au regard de la méthodologie utilisée par l’Anses, ces conclusions devraient conduire les autorités françaises à fixer un seuil de 0,1 microgramme par litre (µg/l) dans l’eau potable. En effet, dès lors qu’une substance est déclarée comme perturbateur endocrinien, ses métabolites doivent être considérés par défaut comme « pertinents » et soumis à un seuil réglementaire à ne pas dépasser. Une grande partie de l’eau consommée en France pourrait se retrouver non conforme. D’après les modélisations effectuées par l’Anses à la demande de l’organisme européen, la dégradation du pesticide aboutit à des concentrations en TFA dans l’eau jusqu’à 10 µg/l.

Les ventes de flufénacet en forte augmentation selon PAN Europe

Employé principalement sur céréales (blé, orge, seigle), le flufénacet est devenu un herbicide très utilisé. « Ses ventes ont doublé, voire triplé au cours des 10 dernières années dans plusieurs États membres, dont la France, l’Allemagne et la Belgique », souligne PAN Europe.

Le flufénacet en sursis depuis 2013

Son autorisation court dans l’UE jusqu’au 15 juin 2025. Elle devait expirer initialement en 2013 mais, faute d’évaluation des risques complète, elle a été prolongée à titre dérogatoire à de nombreuses reprises - la dernière fois en 2023 pour 22 mois supplémentaires. D’après l’institut technique Arvalis, les dates de retrait, de fin de vente et d’utilisation, ne sont pas connues mais devraient survenir en 2025 ou 2026. « La campagne 2024 ne serait pas impactée mais celle de l’automne 2025 serait plus compliquée pour disposer du flufénacet », estime Arvalis.

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