Filière blé dur

Forte hausse des importations européennes en 2004

Publié le 20 avril 2004 - Par Rédaction Réussir

Par rapport à la campagne 2002-2003, les échanges mondiaux de blé dur sont attendus en recul, de 11 %, selon les estimations de l´Onic, soit un volume de 5,8 millions de tonnes. Principale explication, la très bonne récolte du Maghreb qui devrait réduire ses importations d´environ 40 %, de 3,4 millions de tonnes l´an passé à 2,1 cette campagne tout en augmentant fortement ses utilisations estimées à + 15 %.
Paradoxalement, en dépit de cette contraction du commerce, les cours mondiaux du blé dur se sont raffermis à l´automne et se maintiennent depuis au-dessus de 200 dollars la tonne fob.
« Il est difficile de mesurer les prix car le marché mondial du blé dur est devenu très opaque. Le principal exportateur, le Canada, vend via un monopole étatique (ndlr : la Commission canadienne du blé) et il n´y a plus de marché qui le cote aux USA », souligne Xavier Rousselin à l´Onic. On a cependant enregistré une baisse sensible en juillet-août à l´annonce des bonnes récoltes en Afrique du Nord. Le marché s´est ensuite repris, soutenu par les achats européens qui sont cette année en très nette augmentation.
Les transformateurs vers l´importation

La sécheresse a eu des répercussions sur toutes les céréales et n´a pas épargné le blé dur.
La production française a reculé de 15 %, celles des Italiens de 10 %. Le niveau global de la collecte européenne (8,3 millions de tonnes) n´est pas particulièrement faible comparé à la moyenne des cinq dernières années mais l´envolée générale des cours a entraîné le blé dur dans son sillage sur les places européennes.
Les transformateurs se sont tournés vers l´importation pour élargir leurs approvisionnements et obtenir des prix plus faibles qu´en origine européenne. D´autant que la hausse de l´euro face au dollar améliore la compétitivité des marchandises importées vers L´Europe.
Les volumes de certificats d´importation accordés entre juillet et janvier 2004 sont quatre fois plus élevés que l´an passé à la même période. Ils devraient dépasser 1,5 million de tonnes cette année. Les États-Unis ont expédié plus de 200 000 tonnes vers l´Union européenne. Les ventes du Canada, absent du marché mondial l´an passé, ont explosé en dépassant dès janvier un million de tonnes à destination de l´Union européenne.