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Fongicide blé : « Je n’applique pas de T1 huit années sur dix »

Agriculteur à l'EARL du Petit Gué à Martizay dans l'Indre, Jean-Marc Capron joue sur plusieurs tableaux pour lutter efficacement contre les maladies du blé tout en réduisant le recours aux fongicides.

Jean-Marc Capron, agriculteur à Martizay dans l'Indre, "Contre les maladies du blé, je me focalise sur une application au stade dernière feuille étalée. C’est le traitement pivot de ma protection."
Jean-Marc Capron, agriculteur à Martizay dans l'Indre, "Contre les maladies du blé, je me focalise sur une application au stade dernière feuille étalée. C’est le traitement pivot de ma protection."
© EARL du Petit Gué

« Huit années sur dix, je n’effectue pas de premier traitement (T1) fongicide à 2 nœuds, comme en 2022 et en 2020. En 2021, la présence précoce de rouille jaune et de septoriose a nécessité une intervention à base de tébuconazole + azoxystrobine mais l’objectif reste de ne pas faire de T1. J’évite même les produits de biocontrôle dont l’efficacité ne m’est pas apparue probante dans des essais. Moins je sors le pulvérisateur, mieux je me porte.

Contre les maladies du blé, je me focalise sur une application au stade dernière feuille étalée. C’est le traitement pivot de ma protection. En 2022, j’ai utilisé le produit Revystar XL à la dose réduite de 0,6 litre à l'hectare pour un coût de 20 euros à l’hectare. Sur les précédents maïs ou quand les conditions sont humides à la floraison du blé, j’ajoute un traitement spécifique antifusariose à base de Prosaro (25 €/ha). Ce ne fut pas le cas en 2022 avec la sécheresse.

Dans la lutte contre les maladies, j’utilise deux mélanges de variétés de blé, un avec une tolérance aux maladies foliaires et au piétin-verse et un plus axé sur la tolérance à la fusariose pour succéder au maïs. J’ai supprimé les semis trop précoces. Le suivi des maladies se fait sur le terrain et avec l’aide de l’outil Visio Crop mis à disposition par la société de conseil SC2.

Je fais partie de divers groupes techniques d’échanges (Écophyto, GDA, Ceta de Champagne berrichonne, Civam du Carroir). Il faut sortir des schémas habituels sur les programmes fongicides, être soi-même acteur dans le choix des stratégies et des produits en évitant d’acheter des packs par exemple. En restant cohérent dans la démarche de réduction des phytos, je n’ai pas les meilleurs rendements de la région mais je suis dans la bonne moyenne pour les marges. »

EARL du Petit Gué, Véronique et Jean-Marc Capron. 230 ha dont 180 de cultures : 80 de blé (60 à 75 q/ha), 35 de colza, 15 d’orge de printemps, 20 de maïs irrigué, 20 de tournesol, féverole. Sols de limons humides à argilo-calcaires moyennement profonds.

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