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Fertilisation : le bore, essentiel pour plusieurs cultures, dont le tournesol et le colza

Colza, tournesol, féverole, betterave : ces cultures ont comme point commun d’être sensibles aux carences en bore. Les apports ne doivent toutefois pas être systématiques pour cet oligoélément.

Les pertes de rendement peuvent être lourdes sur un tournesol carencé en bore.
Les pertes de rendement peuvent être lourdes sur un tournesol carencé en bore.
© Terres Inovia

La carence en bore est observée régulièrement sur tournesol, avec parfois de lourdes conséquences. « Dans le sud de la France, les conditions chaudes que l’on peut avoir en juin perturbent l’assimilation de cet élément avec parfois des pertes de 10 quintaux à l’hectare et 5 points en moins en huile », remarque Luc Champolivier, spécialiste fertilisation à Terres Inovia. Sur tournesol, la carence en bore se manifeste sur les feuilles du tiers supérieur par un gaufrage puis une décoloration et une grillure sèche de la base du limbe. Dans les cas graves, la tige peut être cisaillée amenant à la chute des capitules.

Les analyses de terre permettent de bien mesurer les teneurs en bore. Il existe des facteurs de risques de carence : les sols légers (sables, boulbènes…) et les sols riches en calcaire notamment. Le retour fréquent du tournesol dans la rotation est un facteur aggravant, tout comme les conditions sèches et les chocs thermiques entre les stades « 10 feuilles » et « début floraison ». Dans ce cas, le recours à l’irrigation favorisera l’absorption du bore.

« Dans les situations à risque de carence, l’apport de bore se fera au sol avant le semis à 1,2 kg/ha de l’élément, conseille Terres Inovia. Une application foliaire à la dose de 300 à 500 g/ha suivra au début des besoins du tournesol, à savoir entre les stades '10 feuilles' et 'limite de passage du tracteur'. Les solutions à base d’acide borique sont aussi bien assimilées par la plante que les formes élaborées et elles sont moins chères », selon l’institut.

 

 

 

Sur tournesol, des carences en molybdène peuvent exister dans les sols acides. « Elles sont rares, selon Luc Champolivier, tout comme celles observées pour cet élément sur colza. Mais pour ce dernier, cela s’est déjà vu en Bretagne. »

Le colza montre une certaine exigence en bore, mais moindre que le tournesol. « La fréquence est rare et parfois, il y a des confusions avec d’autres symptômes, remarque Luc Champolivier. Quand elle se produit, la perte de rendement se limite à quelques quintaux à l’hectare. » Tout comme pour le tournesol, il peut être nécessaire d’apporter du bore dans les situations de manque avéré dans le sol ou de risque induit fort.

Terres Inovia a établi qu’une valeur de 0,3 à 0,8 ppm de bore dans un sol (analyse par méthode d’extraction à l’eau chaude) est suffisante pour éviter une carence du colza, sauf dans les situations calcaires où une valeur supérieure à 1,2 ppm est souhaitable. En cas de besoin, un apport foliaire à 500 g/ha est à privilégier au printemps à la reprise de végétation.

Pour la féverole, il est conseillé d’apporter 300 g/ha de bore dans les parcelles à risque en cas de printemps froid et humide. L’application sera positionnée au stade « boutons floraux » pour assurer une bonne fécondation des fleurs.

Aussi important soit-il, le bore ne doit pas être apporté de manière systématique, tout comme les autres oligoéléments, s’accordent à dire les instituts techniques. Il reste nombre de situations où l’on peut s’économiser ces produits et les passages pour les appliquer.

 

 
Sur tournesol, une carence en bore peut aboutir à une chute des capitules. © Terres Inovia

 

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