Aller au contenu principal

Biodiversité
Espèces végétales et animales en péril

Le nombre d´espèces végétales et animales décroît beaucoup trop vite depuis quelques décennies. Il est urgent de réagir dès maintenant.


« Aujourd´hui quatre espèces, blé, riz, maïs et pomme de terre, constituent plus de 50 % des calories végétales consommées dans le monde et 17 espèces en fournissent 80 % », déclare Marion Guillou, présidente de l´Inra, lors d´une conférence de presse en février dernier. Sur les 30 000 plantes identifiées comme comestibles, cela paraît bien peu.
Au titre de la directive Habitat 7,7 % du territoire français est protégé. ©D. R.

Le rôle important des prairies permanentes
Et l´agriculture dans tout ça, joue-t-elle un rôle sur la biodiversité ? Évidemment oui, que ce soit de manière positive ou négative. D´ailleurs Marion Guillou rappelle que la biodiversité est à la fois menacée et préservée par l´activité agricole. « Les espaces gérés par les agriculteurs, soit les deux tiers du territoire en France, peuvent générer ou tout au moins favoriser une biodiversité. Les paysages ruraux et leurs agencements particuliers créés par l´homme hébergent une flore et une faune importantes : bocages, prairies, marais, chemins, murets, lisières, bosquets, réseaux hydrauliques, jachères. Dans notre pays, les prairies permanentes jouent un rôle très important pour la biodiversité. C´est dans ces prairies, par exemple les pelouses calcaires ou les parcours méditerranéens, que l´on trouve la majorité des espèces végétales précieuses de France. Leurs sols abritent également une diversité biologique remarquable et insuffisamment connue », poursuit Marion Guillou.
La protection de la biodiversité constitue un objectif primordial pour les chercheurs de l´Inra. « Nos concitoyens sont de plus en plus préoccupés par les pressions que l´agriculture exerce sur l´environnement et la biodiversité », poursuit-elle.
La biodiversité invitée au salon de l´Agriculture
L´Inra a donc décidé de faire de la biodiversité son thème phare lors du prochain Salon de l´agriculture qui se déroule à Paris du 26 février au 6 mars. Cela fait écho à la conférence internationale organisée à l´initiative de Jacques Chirac en janvier dernier à Paris et intitulée « Biodiversité : science et gouvernance ». Cette conférence qui a accueilli plus de 1000 scientifiques du monde entier a été l´occasion de faire le point sur l´état de la biodiversité sur notre planète. Le constat est grave. Selon les experts réunis à Paris, les espèces s´éteignent actuellement dans le monde à un rythme environ cent fois supérieur au taux naturel moyen enregistré dans les temps géologiques. De plus, des dizaines de milliers d´autres espèces sont d´ores et déjà condamnées à une extinction future à cause de la destruction de leurs habitats.
La biodiversité est en danger, il faut agir d´urgence. Comment ? Par des actions concrètes telles que l´augmentation du réseau des sites Natura 2000 par exemple. Ou encore par la création de banques et de collections qui permettent de conserver et de multiplier des espèces.
Les agriculteurs de l´Hexagone peuvent également apporter leur pierre à l´édifice. « L´agriculture française s´est engagée sur la voie de pratiques plus respectueuses de l´environnement. Sans doute l´élan qu´il faut donner à l´agriculture biologique peut-il y contribuer mais cet objectif doit aussi être celui de l´agriculture française toute entière », a déclaré Jacques Chirac lors de son discours d´ouverture de la conférence internationale.Une fois n´est pas coutume, l´Angleterre nous montre l´exemple puisqu´elle lance à partir de ce mois de mars un programme de protection des oiseaux en zone agricole. Pour faire face à une importante chute des populations de certaines espèces en zone rurale depuis trente ans, les pouvoirs publics viennent de mettre au point un dispositif qui rémunère les agriculteurs en fonction des mesures de protection qu´ils adoptent sur leur exploitation. Ce dispositif délivre une aide d´environ 45 euros par hectare. Le gouvernement anglais, qui a touché au nerf de la guerre, prévoit l´adhésion d´environ 50 000 agriculteurs dès cette année.
En savoir plus
Inra et biodiversité :
 Budget total de recherche : 463 millions d´euros, dont 100 millions consacrés
aux études sur la biodiversité.
 1 400 personnes mènent
ces études portant sur les forêts, les milieux naturels, l´hydrobiologie, la faune sauvage, la génétique végétale
et la santé des plantes,
la génétique animale,
la physiologie et la santé animale; la microbiologie ; les systèmes agraires, l´économie et la sociologie rurales.

Les plus lus

Parcelle de colza mi-octobre, stade 4 feuilles, dans l'Eure
Fertilisation azotée du colza : dans quel cas peut-on apporter 30 unités d’azote minéral en végétation à l’automne en 2025 ?

Le 7e programme national d’actions nitrates donne la possibilité d’apporter 30 unités d'azote minéral sur…

<em class="placeholder">Ecran d&#039;ordinateur montrant un registre phytosanitaire. </em>
Registre phytosanitaire numérique : quelles garanties de sécurité pour les données de l’agriculteur à partir de 2026 ?

Au 1er janvier 2026, l’enregistrement des traitements phytosanitaires devra obligatoirement se faire par voie numérique.…

<em class="placeholder">Moisson de blé tendre dans le nord de l&#039;Eure-et-Loir (Marchezais).</em>
Moisson 2025 : des blés tendres avec de bons rendements et un taux de protéines dans la norme

La récolte 2025 du blé tendre se termine. Les volumes collectés remontent fortement par rapport à 2024 sans pour autant…

<em class="placeholder">Récolte du blé tendre en juillet 2025 en Charente Maritime</em>
Moisson 2025 : ne pas manquer les opportunités de vendre ses céréales
La moisson 2025 se caractérise par une exceptionnelle précocité dans toutes les régions et par des résultats qui dépassent les…
<em class="placeholder">Sébastien Bodineau et Arnaud Blanchard, céréaliers en Eure-et-Loir</em>
« Nous boostons nos colzas au démarrage avec du fumier de volaille grâce à un partenariat éleveur-céréaliers en Eure-et-Loir »

Arnaud Blanchard et Sébastien Bodineau, céréaliers en Eure-et-Loir, ont noué un partenariat avec Amandine Dusanter, éleveuse…

<em class="placeholder">Champ de betteraves sucrières. </em>
Betterave sucrière : un potentiel de rendement 2025 qui reste élevé à l’échelle nationale

Après l’alerte à la jaunisse lancée mi-juillet dans plusieurs régions betteravières par la Confédération générale des…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures