Érosion des sols : « J’ai divisé un bloc de 37 hectares en trois parcelles dans les Ardennes avec des cultures différentes pour limiter les pertes de terre »
Agriculteur à Saulces-Champenoises (Ardennes), Alexis Deville aménage ses parcelles en pente, de façon à faire disparaître les ravines avec l’installation de fascines, de haies et la diversification culturale.
Agriculteur à Saulces-Champenoises (Ardennes), Alexis Deville aménage ses parcelles en pente, de façon à faire disparaître les ravines avec l’installation de fascines, de haies et la diversification culturale.
« Je cultive un îlot de 37 hectares sur la commune de Marquigny dans les Ardennes qui se caractérise par des pentes importantes avec des risques élevés d’érosion des sols. Des ravines se créent en fond de parcelles et les écoulements provenant de ce parcellaire peuvent se retrouver dans la commune de Lametz en contrebas. À ma reprise en 2019, les 37 hectares constituaient une seule parcelle. Elle a été divisée en trois avec la mise en place de cultures d’hiver et de printemps de façon à limiter l’érosion des sols. En 2024-2025, il y avait par exemple du maïs, de l’escourgeon et du blé. Le labour est limité au maximum et du fumier est apporté dans ces champs pour obtenir une bonne structure du sol moins sensible à l’érosion.
Contre la création de ravines, deux fascines vivantes (saules) de 25 mètres de long ont été mises en place en 2023 dans les creux des parcelles. L’effet se voit avec la quasi-disparition de ravines en aval mais il y en a encore un peu en amont de la fascine la plus haute. Il faudra en mettre une troisième en amont. Une haie avec une bande enherbée de 4 mètres de large a été également mise en place entre deux parcelles sur 500 mètres. J’ai semé un mélange de plantes mellifères sur la bande pour favoriser la biodiversité et les insectes pollinisateurs. Un financement a été obtenu pour la haie et les fascines avec le concours de l’association Symbiose et de la chambre d’agriculture. Je reçois un dédommagement de 2 000 euros environ sur cinq ans pour l’entretien de ces ouvrages. »