Énergie : l’agriculture au cœur du réacteur
Consommer moins d’énergie et en produire plus, tout en la verdissant : tel est le défi auquel est confronté le monde agricole, sur fond de crise énergétique et de polémiques sur la méthanisation et le photovoltaïque.
Consommer moins d’énergie et en produire plus, tout en la verdissant : tel est le défi auquel est confronté le monde agricole, sur fond de crise énergétique et de polémiques sur la méthanisation et le photovoltaïque.
Des tracteurs menacés de panne sèche faute de GNR disponible, le prix des engrais azotés qui flambe, les débats qui enflent sur la place de la méthanisation ou de l’agrivoltaïsme dans notre modèle agricole… En cet automne 2022, la question de l’énergie est au cœur des préoccupations dans les campagnes. L’agriculture n’est évidemment pas le seul secteur concerné par les enjeux énergétiques. Le charbon, le pétrole, le gaz, l’uranium ont façonné nos sociétés et bâti des richesses depuis près de deux cents ans. Aujourd’hui, ce sont toutes les activités humaines qui sont prises dans la tourmente du renchérissement de l’énergie, voire des craintes sur sa disponibilité.
L’agriculture a une place à part sur cet échiquier énergétique mondial. D’abord, les cultures constituent de formidables centrales naturelles transformant le rayonnement solaire en énergie utilisable par les plantes, puis dans toute la chaîne alimentaire. Plus indirectement, le développement de la production de biogaz et du photovoltaïque à la ferme démontre le potentiel agricole en termes de production d’énergie.
L’innovation est nécessaire pour produire plus et consommer moins d’énergie sur les fermes, en améliorant le bilan environnemental. Les dernières avancées de la motorisation des engins agricoles ouvrent des voies intéressantes, allant de l’électrique à l’hydrogène, en passant par des solutions hybrides. À l’échelle industrielle, des pistes se concrétisent pour fabriquer des engrais azotés à base d’énergie verte limitant fortement l’empreinte carbone.
Aller vers une agriculture toujours plus économe dans ses moyens de production pour réduire la dépendance aux énergies fossiles reste toutefois un impératif. Il faudra là aussi innover, notamment en déployant de nouvelles pratiques agronomiques alliant sobriété et sécurisation des résultats pour les agriculteurs.