Aller au contenu principal

Écophyto 2030 : plus de moyens pour déployer des alternatives aux produits phytosanitaires

Le gouvernement a dévoilé le 6 mai 2024 sa nouvelle stratégie Écophyto. L’objectif maintenu d’une baisse de 50 % des usages des phytosanitaires d’ici 2030 s’appuie sur un changement de méthode, avec une ambition plus européenne et des enveloppes revues à la hausse.

Parcelle de soja infestée de tournesols sauvages
Ecophyto 2030 veut donner à tous les agriculteurs les moyens de cette transition, par la recherche de méthodes alternatives et leur accompagnement dans le changement de pratiques.
© MC.Bidault

De nouveaux crédits pour la recherche d’alternatives aux phytosanitaires

La maquette financière globale pour 2024 révèle qu’aux 71 millions d’euros (M€) du programme Écophyto, s’ajoutent 250 M€ issus de la planification écologique dont 146 M€ pour accélérer la recherche et le déploiement de solutions alternatives pour résoudre les impasses techniques et 50 M€ pour financer des agroéquipements.

En plus de ces deux enveloppes, 300 M€ sont issus de France 2030 dont 90 M€ pour soutenir la prise de risque collective (amont/aval) liée à ces évolutions des pratiques. Il s’agit de « donner aux agriculteurs les moyens de cette transition », a indiqué le cabinet du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.

Un indicateur de suivi des utilisations de phytosanitaires en cohérence avec le cadre européen

L’objectif de réduction de moitié des usages et risques des produits phytosanitaires est maintenu. Le suivi se fera désormais par un indicateur utilisé au niveau européen, l’indicateur de risque harmonisé 1 (HRI1) en lieu et place du NODU (nombre de doses-unité), exclusivement français.

Le HRI1, permet de mesurer l’évolution de l’utilisation des substances actives en les pondérant par un coefficient de quantification du risque lié aux caractéristiques spécifiques des produits. L’objectif de réduction à 50 % est fixé par rapport à la moyenne triennal 2011-2013, afin d'« être sûr d’avoir à terme une comparaison effective entre pays membres », ont précisé les équipes du ministre. Ils ont par ailleurs révélé qu’il restait à la France une marche de « 20 à 22 % pour atteindre l’objectif de réduction du HRI1 fixé pour 2030 ».

Des actions préventives sur les zones de captage en danger

Après les actions déjà menées sur les 1 000 captages Grenelle, l’objectif est désormais d’aller au-delà pour identifier ceux « où l’on se rapproche des seuils où l’eau n’est plus de la qualité attendue » a indiqué le cabinet du ministre de la Transition écologique. Des dispositifs « contraignants » mais accompagnés financièrement seront mis en place pour préserver des modèles d’agriculture qui fonctionnent sur ces secteurs a précisé le gouvernement. L’objectif est d’être « dans la prévention » plutôt que « dans la réparation », beaucoup plus coûteuse.

Pour les collectivités confrontées à une problématique d’eaux polluées par des produits phytosanitaires et leurs métabolites, une enveloppe de 20 M€ permettra de les aider à potabiliser leurs eaux. « C’est la première fois […] qu’on a un budget qui est dédié, sur le curatif, au soutien aux collectivités locales », a indiqué l’équipe de Christophe Béchu.

Enfin, une étude pour mesurer l’exposition au risque phytosanitaire à proximité des exploitations agricoles est en cours de réalisation. L’objectif est d’élaborer « un outil d’information sur l’exposition aux produits phytosanitaires ». Les premiers résultats sont « attendus en 2025-2026 ».

Les plus lus

<em class="placeholder">Louis Broutier, agriculteur bio à Montcavrel dans le Pas-de-Calais.</em>
« Nous arrivons à gérer les graminées par des interventions mécaniques bien positionnées sur notre exploitation bio du Pas-de-Calais »

Louis Broutier est agriculteur bio à Montcavrel dans le Pas-de-Calais. Rotation, labour, herse étrille à l’automne,…

<em class="placeholder">Xavier Randoux, agriculteur à Peuplingues, dans le Pas-de-Calais</em>
« J’active plusieurs leviers pour endiguer le problème des graminées sur mon exploitation dans le Pas-de-Calais »

Xavier Randoux, polyculteur éleveur à Peuplingues, dans le Pas-de-Calais, est confronté à la problématique des graminées sur…

<em class="placeholder">Récolte du blé tendre en juillet 2025 en Charente Maritime</em>
Prix du blé : comment ne pas manquer d'opportunités dans les prochains mois ?

La moisson 2025 se caractérise par une exceptionnelle précocité dans toutes les régions et par des résultats qui dépassent les…

Silo à plat couvert sous hangar chez l'exploitant.
Prix du blé : quelles tendances pour les prochains mois ?

Les silos sont pleins, mais avec un prix en dessous des 200 euros la tonne, vendre son blé aujourd’hui n’est pas…

Limace sur résidus de culture.
Dégâts de limaces : 5 conseils pour lutter contre ce ravageur sur colza et céréales

Le temps pluvieux et orageux de ces derniers jours, qui semble vouloir se prolonger, apporte des conditions idéales au…

Moissonneuse batteuse en action dans une parcelle de blé tendre. Allier. 2024
Revenus des céréaliers : « Il va manquer en moyenne 50 000 euros par exploitation pour financer la nouvelle campagne », selon l’AGPB

L’association générale des producteurs de blé (AGPB) fait état d’une récolte 2025 dans la moyenne pluriannuelle…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures