Difficulté de trésorerie : « Grâce à l’accompagnement de la cellule Réagir, je me sens mieux armé pour faire face aux difficultés »
Face à d’importantes difficultés financières et relationnelles sur son exploitation, Paul-Marc Meunier, agriculteur dans la Marne, a eu besoin d’être accompagné. Il s’est tourné vers la cellule Réagir Marne.
« Les affaires ne marchaient pas, il y avait des problèmes financiers et des problèmes d’entente avec mes frères. » C’est ainsi que Paul-Marc Meunier, agriculteur de 61 ans installé à Saint-Memmie (Marne), résume la situation dans laquelle se trouvait l’exploitation familiale en 2020 (1).
Lorsque les difficultés de trésorerie ont commencé à s’accumuler, il a sollicité la cellule Réagir de la Marne. « Je me suis lancé après que deux collègues agriculteurs de ma Cuma m’ont fortement conseillé de le faire, explique-t-il. Il fallait contenir l’incendie. »
Des interrogations sur ses compétences
L’agriculteur ne cache pas qu’il lui a fallu prendre son courage à deux mains pour décrocher son téléphone et expliquer ses problèmes à des inconnus. C’est une période où il s’interroge sur ses compétences en tant qu’agriculteur. « Je suis allé jusqu’à avoir des pensées suicidaires », dévoile sans détour Paul-Marc Meunier. Une fois en contact avec la cellule Réagir, la réflexion pour rétablir la situation a pu démarrer. « Ça a tout de suite accroché avec mon accompagnatrice, qui a été très à l’écoute », se souvient-il.
Des prélèvements privés trop importants
Il entre alors dans le vif du sujet en travaillant sur un prévisionnel de trésorerie qui a permis de mettre à jour la problématique principale : des prélèvements privés trop importants par rapport à la capacité de l’exploitation à dégager du revenu. « Je vivais au-dessus de mes moyens », reconnaît l’agriculteur qui, à cette époque-là, devait subvenir aux besoins de ses enfants étudiants. « Je n’avais pas les mêmes besoins que mes frères, ce qui a été source de tensions entre nous. » L’agriculteur a dû se résoudre « à resserrer les boulons » en travaillant un budget privé plus cohérent. Sur le plan bancaire, il a mensualisé un prêt dont l’échéance annuelle tombait mal. Des reports d’annuité lui ont été accordés et il a aussi récupéré de manière anticipée ses parts sociales d’épargne auprès de Cristal union. Concernant l’organisation, ses frères, arrivés à l’âge de la retraite, ont quitté le Gaec (en 2023 et 2024) et un changement de forme sociétaire a été effectué (EARL). Son fils Lucas s’est installé à ses côtés début 2024.
Un groupe de parole salutaire
L’accompagnement de la cellule Réagir lui a permis de se sentir soutenu. « J’ai participé à un groupe de parole avec d’autres agriculteurs, ça permet de vider son sac et de se rendre compte qu’on n’est pas seul. Je suis resté en contact avec certains d’entre eux. » Il a aussi bénéficié d’une formation pour revoir les notions comptables.
Aujourd’hui, il s’inquiète de la conjoncture pour la campagne 2025-2026, mais il se sent désormais légitime et plus à l’aise pour comprendre ses chiffres et aller voir la banque pour trouver des solutions.