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Désherbage : « Acheter une houe ? Jamais je n'y aurai pensé il y a cinq ans ! »

Agriculteurs au sein d’un groupe Dephy dans l’Isère soucieux de diminuer les IFT, Yannick Bourdat et Émeric Simon ont réduit fortement les herbicides, notamment grâce à la maîtrise de nouveaux outils de travail du sol.

« La houe enlève environ deux tiers des adventices, la herse 80 %, mais même la chimie a désormais ses limites », constate Yannick Bourdat.
« La houe enlève environ deux tiers des adventices, la herse 80 %, mais même la chimie a désormais ses limites », constate Yannick Bourdat.
© S. Marie

Pour réduire la dépendance aux herbicides, en plus de sortir davantage la charrue, Yannick Bourdat et Émeric Simon ont adopté de nouveaux outils. Yannick a commencé par la herse étrille. « Elle est efficace juste après le semis sur des sols souples, mais n’est pas idéale sur terrains argileux et lourds. J’ai donc acheté une houe rotative — 20 000 euros — début 2021. On s’arrange avec un voisin : je lui prête ma houe, il me prête sa herse étrille. Jamais je n’aurais pensé acheter ça il y a cinq ans ! » Le désherbage n’est pas parfait, mais l’intervention permet aussi d’aérer le sol.

« La houe enlève environ deux tiers des adventices, la herse 80 %, mais même la chimie a désormais ses limites. » L’agriculteur a aussi investi dans un semoir pneumatique à 60 cm et une bineuse de même écartement, afin de réduire ses herbicides sur colza. « Ces investissements sont lourds, mais entraînent de vrais progrès. »

Émeric, lui, a commencé « en bidouillant de vieux outils ». Cette année, il a acquis une bineuse avec pulvérisation sur le rang, divisant par trois la surface traitée. Un investissement de 22 500 euros, moins 30 % de subventions. « Je fais au moins un binage sur les cultures de printemps, deux si nécessaire. Mais une petite pluie derrière fait ressortir les adventices : il faut alors repasser. D’autres outils me seraient utiles, mais il faudrait partager l’investissement avec quelqu’un… Or tout le monde n’est pas prêt à adopter ces nouvelles techniques ! » De plus, les fenêtres d’intervention sont trop courtes pour investir en Cuma.

Des semis plus profonds en vue du désherbage mécanique

« Ce type de matériel est encore nouveau : même ceux qui nous le vendent ne savent pas comment ça marche », remarque Yannick Bourdat, qui a fait appel au technicien de la FDCuma pour l’aider à la mise en route… avec quelques frayeurs. « Quand on passe l’outil la première fois et que cela soulève de la terre partout, on a peur de laminer notre culture. Et en vue du désherbage mécanique, on fait des semis plus profonds. On angoisse pendant quelques jours quand les cultures des voisins lèvent et pas les nôtres ! »

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