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Emploi agricole
Des salariés de plus en plus nombreux

En vingt ans, la part du travail agricole salarié a fortement augmenté compensant le recul de la main-d´oeuvre familiale. Les emplois saisonniers et contrats à durée déterminée dominent.


Il y a quinze ans, l´exploitation moyenne française occupait 44 hectares et 2,07 unités de travail annuel (UTA). Aujourd´hui, la surface et passée à 69,5 hectares et la main-d´oeuvre reste proche de 2 UTA à 2,16 exactement. Ce qui a changé : la place des salariés. Ces derniers représentent 0,6 UTA dans les statistiques 2003 contre 0,38 en 1988. La part des chefs d´exploitation et coexploitants a aussi augmenté. En 2003, ils assurent 55 % du travail contre 52 % quinze ans plus tôt. La main-d´oeuvre salariée s´est surtout substituée à celle des conjoints et des autres proches du chef d´exploitation.
Sur les 43 % d´exploitations qui recourent au salariat, la palme revient à la viticulture et aux cultures spécialisées grandes pourvoyeuses d´emplois occasionnels et saisonniers. Les exploitations de polyculture et élevage arrivent juste après dans le classement avec la caractéristique d´employer une proportion plus importante de salariés sous contrat à durée indéterminée, bien que l´emploi précaire reste largement dominant. Selon les données MSA 2003, ces exploitations ont eu recours à 250 327 personnes dont un tiers de femmes et 61085 en CDI. Ces emplois représentent 44 066 équivalent temps plein en CDI et 28 364 équivalent temps plein en contrat à durée déterminée (CDD). Assez logiquement compte tenu de la nature et de la régularité des travaux, on retrouve une plus forte proportion de salariés permanents dans les exploitations d´élevage que dans les exploitations de polyculture.

Un enjeu, préparer le renouvellement des anciens
La tendance à la hausse du salariat dans les exploitations devrait se poursuivre. Le recrutement est devenu une préoccupation. Deux tranches d´âge dominent les effectifs. Les très jeunes, la plupart du temps saisonniers, qui quittent dans leur grande majorité l´activité agricole, et les plus anciens. Toutes les tranches d´âge de plus de quarante ans sont en forte progression depuis 1999. Celle des plus de cinquante ans est passée de 9,7 % en 1999 à plus de 12 % aujourd´hui. Ce qui pose la question de leur renouvellement prochain et du transfert des compétences d´un métier assez mal connu des jeunes générations.
Ce n´est pas le moindre des paradoxes dans un pays qui compte près de 10 % de sa population active au chômage, les agriculteurs employeurs se plaignent de rencontrer de plus en plus de difficultés à trouver les profils qu´ils recherchent. Des salariés bons connaisseurs du métier, de ses particularités saisonnières qui impliquent des horaires à certaines périodes de l´année pas toujours bien acceptés, et surtout des salariés qui restent.

La question d´une rémunération suffisamment motivante au vu des contraintes de l´activité est sans doute déterminante. Ce n´est pas la seule. Organisatrice en novembre d´un colloque national sur l´emploi agricole, la FNSEA souligne par la voix de Claude Cochonneau, président de la commission nationale Emploi que « les secteurs traditionnellement employeurs de main-d´oeuvre sont fragilisés par la nature même de leur production, les conditions climatiques et la concurrence internationale. Il pointe également que « la diminution de l´offre de services, de transports et de logement en milieu rural fait qu´il devient plus compliqué de travailler en milieu rural qu´en milieu urbain ». La FNSEA propose un plan d´action assorti d´une demande de soutien aux pouvoirs publics autour de trois thèmes. L´image des métiers de l´agriculture, la formation au long d´une carrière et les conditions d´emploi en milieu rural, incluant notamment les questions du logement et des moyens de transport.
Pour en savoir plus
Voir dossier « Embaucher et garder son salarié » de Réussir Céréales Grandes Cultures de Décembre 2005. (RCGC nº187, 15 pages)

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