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Production française de blé
Des protéines, sous peine de perdre des marchés

Face à une concurrence exacerbée par la moindre protection du marché communautaire, le blé français doit relever
le défi de la qualité. Priorité : le taux de protéines.


«Le blé français doit gagner le pari de la qualité. C´est-à-dire gagner au moins un point supplémentaire sur le taux de protéines », lançait récemment Pierre-Olivier Drège, directeur de l´Onic, devant l´assemblée générale de l´Ucacel. Les membres de cette Union de coopératives spécialisée dans la logistique d´exportation sur le port de Rouen sont concernés au premier chef comme la plupart des organismes stockeurs. Car le défi qui attend le blé français est celui de conserver ses positions au sein de l´Union européenne et sur les marchés pays tiers.
Certes, la campagne en cours est atypique : faiblesse de la récolte et concurrence de l´origine « Mer Noire », zone de production habituellement déficitaire. Surtout, elle marque la dernière étape d´Agenda 2000 que la Commission européenne assortit d´un changement radical dans sa gestion des marchés céréaliers. Cette gestion ouvre de larges brèches dans la préférence communautaire, qui anticipent les engagements de l´Union européenne à l´OMC(1). Et c´est ainsi que l´Europe des quinze est en passe de devenir le premier importateur mondial de blé quand, dans le même temps, les silos hexagonaux peinent à se vider.

Deux critères dominent : le prix et les protéines
La production française est entrée dans un contexte de prise directe avec le marché mondial. La baisse du prix d´intervention, les désormais systématiques « restitutions zéro » attribuées par Bruxelles et la privatisation des principaux grands marchés d´État ont changé la nature du commerce. « Nous n´écoulons plus des excédents. Nous pouvons fièrement dire que nous exportons du blé sur le marché mondial », ajoutait Pierre-Olivier Drège. Et comme chacun sait, deux critères y font la loi : le prix et le taux de protéines.
Commentant les résultats de l´enquête variétés publiée par l´Onic en février, Christian Lapointe, son président, également président de la coopérative Agro Brie Champagne, déclarait  : « C´est le marché qui a guidé l´évolution vers l´utilisation croissante de variétés de blés panifiables supérieurs (BPS). Auparavant sur les marchés d´exportation, les restitutions permettaient de gommer les faiblesses qualitatives ; la recherche du meilleur taux de protéines ne s´imposait pas comme une priorité. » Aujourd´hui, elle l´est plus que jamais. Ce que producteurs et opérateurs n´ont pas manqué d´anticiper dès 1998 comme en témoignent les enquêtes variétés.

Concurrence allemande
L´effort doit être poursuivi. Le seul exemple de notre voisin d´outre-Rhin suffit pour s´en convaincre. Depuis quelques années, les blés allemands prennent progressivement certains de nos débouchés en Afrique du nord et dans le sud de l´Europe. D´ici la fin de cette campagne de commercialisation, on estime que l´Italie aura importé moins de deux millions de tonnes de blé français contre trois millions de tonnes en 2000/01. Sur l´Algérie, nos expéditions seront nettement en dessous du million de tonnes alors que nous en avions vendu 1,3 la campagne précédente. L´Allemagne est cette année son premier fournisseur.

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