Des NGT bientôt cultivées en Europe ?
Des plantes issues des nouvelles techniques d’édition du génome (NGT) pourraient bientôt sortir du cadre OGM, et être autorisées dans l’Union européenne. Mais dans quelles conditions ?
Des plantes issues des nouvelles techniques d’édition du génome (NGT) pourraient bientôt sortir du cadre OGM, et être autorisées dans l’Union européenne. Mais dans quelles conditions ?
« Nous venons de trouver à Bruxelles un accord favorable aux agriculteurs. […] Concrètement, il s’agit d’autoriser des nouvelles semences que nous appelons les nouvelles techniques génomiques (NGT) », se félicite l’eurodéputé Pascal Canfin (Renew Europe) dans une vidéo diffusée le 4 décembre sur X. L’accord mentionné est celui trouvé lors du dernier trilogue sur les NGT, pendant la nuit du 3 au 4 décembre.
Lire aussi : Accord européen sur les NGT : NGT-1 sortis du cadre OGM, étiquetage, brevets, bio… les points clés
Des NGT pour « aller plus vite que la sélection naturelle » soutient Pascal Canfin
Pour Pascal Canfin, ces NGT « permettent d’accélérer la sélection que la nature opère à l’intérieur des mêmes espèces […] mais en allant plus vite que la sélection naturelle. » L’eurodéputé centriste soutient que l’arrivée de ces plantes NGT permettra « de sécuriser plus vite les revenus des agriculteurs » en même temps que « de les protéger davantage contre les aléas liés au dérèglement climatique ». Et Pascal Canfin de se féliciter de l’interdiction des plantes NGT qui auraient des traits de résistance aux herbicides ou avec des effets insecticides. « Cela veut dire que nous n’importons pas le modèle OGM, qui est aujourd’hui en cours au Brésil ou aux Etats-Unis », affirme-t-il.
Lire aussi : Les NGT dans le monde, où en est-on aujourd’hui ?
Les NGT, de « nouveaux OGM » pour Christophe Clergeau
D’autres acteurs, comme l’eurodéputé Christophe Clergeau (Socialistes et Démocrates), voient dans ces plantes NGT de « nouveaux OGM ». Ce dernier appelle dans une vidéo, diffusée le 19 novembre sur Instagram au cours des négociations, à ajouter des « mesures de prudence » pour la mise sur le marché des plantes NGT. Sur les brevets, le socialiste soutient que l’enjeu est « d’éviter que des grands groupes agro-chimiques mondiaux monopolisent les ressources du vivant, privatisent les semences, imposent aux agriculteurs des semences à des prix très élevés ». « La bataille que l’on mène c’est protéger la liberté des agriculteurs, protéger la capacité à accéder aux ressources génétiques pour continuer l’innovation et rendre impossible la privatisation des plantes » défend Christophe Clergeau.
Lire aussi : NBT : quel cadre législatif européen pour les distinguer des OGM ?
Les NGT, un enjeu de compétitivité pour l’Europe ?
Le Collectif en faveur de l’innovation variétale, regroupant 30 organisation agricoles et agro-alimentaires, a quant à lui salué l’accord trouvé dans un communiqué du 4 décembre. Ce collectif fait partie des acteurs qui jugent que les NGT sont un enjeu de compétitivité pour l’UE, mettant en avant les règlementations déjà en place dans certains pays du monde. Voire des produits NGT déjà commercialisés, comme aux Etats-Unis en Chine ou au Japon.
Si cet accord marque une nette avancée dans les négociations sur les NGT, il doit encore être confirmé par les Etats membres et le Parlement européen. Et s'il est adopté, il ne commencera à s’appliquer qu'en 2028.