Aller au contenu principal

Crise/betteraves : le gouvernement ouvre la porte à l'usage dérogatoire des néonicotinoïdes

Le ministère de l'Agriculture annonce qu'il fera une proposition législative pour permettre d'utiliser des traitements de semences à base de néonicotinoïdes pour 2021 et pour au plus les deux campagnes suivantes.

Jaunisse sur betterave
Le gouvernement va proposer de modifier la loi cet automne pour activer la dérogation permetant d'utiliser des traitements de semences à base de néonicotinoïdes sur betteraves.
© ITB

C'est un communiqué qui ne va pas passer inaperçu dans les plaines betteravières. Pour faire face à la crise inédite à laquelle est confrontée la filière betteravière en raison du développement incontrôlé de la jaunisse, le ministère répond favorablement au plan d'urgence qui avait été demandé par la CGB.

Dans un communiqué daté du 6 août, le ministère annonce en effet « la proposition d’une modification législative cet automne pour permettre explicitement, pour la campagne 2021 et le cas échéant les deux campagnes suivantes tout au plus, le recours à l’article 53 du règlement européen n°1107/2009, comme le font d’autres pays européens confrontés aux mêmes difficultés, pour pouvoir prendre au moment des semis une dérogation de 120 jours pour les semences enrobées, dans des conditions strictement encadrées ».

En clair : ce changement de la loi permettrait d'actionner la dérogation pour utiliser les néonicotinoïdes, cette dérogation étant autorisée au niveau européen à la condition « qu’une telle mesure s’impose en raison d’un danger qui ne peut être maitrisé par d’autres moyens raisonnables ».

Cette ouverture serait assortie de conditions :

- seule l’utilisation via l’enrobage des semences pourra être envisagée, et celle par pulvérisation demeurera interdite, afin de limiter les risques de dispersion du produit ;

- l’interdiction de planter des cultures attractives de pollinisateurs suivant celles de betteraves afin de ne pas exposer les insectes pollinisateurs aux résidus éventuels de produits

De possibles indemnisations pour les planteurs de betteraves en cas de pertes importantes liées à la jaunisse

Le plan annoncé par le ministère de l'Agriculture prévoit aussi la mise en place de plans de prévention des infestations par les ravageurs, et une aide de 5 millions d'euros pour « accélérer l'identification d'alternatives réellement efficaces » à destination des instituts de recherche. Cette somme sera mobilisable dans le cadre du plan de relance dès 2021.

Enfin, pour passer le cap de la récolte 2020 qui sera très pénalisée par la jaunisse, le ministère de l'Agriculture annonce « un examen des pertes de rendement de la campagne 2020 et une indemnisation dans le cas de pertes importantes liées à cette crise de la jaunisse de la betterave dans le cadre du régime d’aide de minimis ».

« Notre plan d’action vise à accélérer la recherche pour trouver rapidement des solutions véritablement efficaces, et en attendant soutenir massivement nos agriculteurs face à ces aléas, souligne le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie. J’avais promis aux betteraviers que je ne les laisserais pas tomber. Ce plan va leur permettre de poursuivre leur culture l’an prochain en limitant au maximum l’impact sur les insectes pollinisateurs. »

 

Les plus lus

<em class="placeholder">Maxime Duchène, agriculteur dans l&#039;Oise à Choisy-la-Victoire</em>
Rotation des cultures : « Sur mon exploitation dans l’Oise, je privilégie le rendement de la betterave tout en obtenant de bonnes performances pour la céréale suivante »

Maxime Duchène cultive 100 ha de betterave dans l’Oise. Il n’hésite pas à repousser au maximum l’arrachage de ses…

<em class="placeholder">Alexis Brisset, agriculteur à Beauvois, dans le Pas de Calais, devant la haie qu&#039;il a implanté en 2022 sur son exploitation de grandes cultures</em>
Entretien des haies : « Je compte obtenir une haie basse et dense pour lutter contre l’érosion dans le Pas-de-Calais »
Alexis Brisset, exploitant à Beauvois dans le Pas-de-Calais, a implanté huit kilomètres de haies en 2022 et en 2024 : son…
<em class="placeholder">Jean-Luc Marraud, agriculteur à Chantillac en Charente.</em>
« L’assolement en commun nous a permis de maintenir des grandes cultures sur nos exploitations des deux Charentes »

Jean-Luc Marraud est agriculteur et membre de la SEP Alliance du Sud, qui regroupe des soles de grandes cultures en…

<em class="placeholder">Laurent Bourgeois, céréalier à Chapelle-Vallon dans l’Aube</em>
Aube : « Grâce à mon budget de trésorerie, je peux me projeter et connaître ma capacité à investir 6 à 8 mois à l’avance »

Laurent Bourgeois est céréalier à Chapelle-Vallon dans l’Aube. Il a mis en place un budget de trésorerie dans un tableau pour…

<em class="placeholder">Jachère spontanée.</em>
Jachère 2025 : la surface la plus haute de la décennie à 511 000 ha
La surface mise en jachère en 2025 est la plus importante de ces dix dernières années en France malgré la suppression de leur…
<em class="placeholder">Stockage en big bag des engrais azotés, permettant une longue conservation.  Sac d&#039;ammonitrate. Fertilisation des cultures. Marché des fertilisants.</em>
Prix des engrais et compensation carbone : la menace d’une forte hausse en 2026

L’Association générale des producteurs de blé (AGPB) sonne l’alerte sur le prix des engrais. La mise en place au 1er …

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures