Aller au contenu principal

Travail du sol : « J'utilise un mélange de plantes en couvert d'interculture pour travailler le sol en profondeur »

Agriculteur à Coulx (Lot-et-Garonne), Christophe Grossia est passé au semis direct il y a quelques années et a adopté un couvert d'interculture améliorant la structure du sol.

Christophe Grossia, producteur à Coulx dans le Lot-et-Garonne,"Outre l’augmentation de la matière organique, mon couvert a amélioré la vie du sol avec davantage de vers ...
Christophe Grossia, producteur à Coulx dans le Lot-et-Garonne,"Outre l’augmentation de la matière organique, mon couvert a amélioré la vie du sol avec davantage de vers de terre visibles. Mon sol est plus facile à travailler et il infiltre mieux l’eau."
© C. Grossia

« Derrière mes orges et blés récoltés début juillet, je cultive du maïs, soja ou sarrasin en dérobé. Je sème un couvert d’interculture après la récolte de la féverole d’hiver. Le mélange est constitué de crotalaire (5 kg/ha), de sorghos Piper et Amigo (2 kg/ha), de moutarde d’Abyssinie (1 kg/ha) et de vesce velue (1 kg/ha). Certaines de ces plantes, originaires d'Afrique, résistent bien aux fortes chaleurs que nous connaissons. Avant le semis du couvert, je peux être amené à passer le fissurateur sur certaines de mes terres.

Un des objectifs du couvert est d’augmenter le taux de matière organique de mes sols, qui était descendu très bas après des années de labour, entre 0,9 et 1,6 %. Je suis passé en non-labour il y a douze ans et en semis direct il y a quatre ans. Grâce à la biomasse apportée par le couvert et aussi au broyage de toutes mes pailles après moisson, je suis remonté à 2 % de matière organique dans certains sols. Ce taux de matière organique, c’est 40 mm d’eau stockée dans le sol ! J’ai réussi à obtenir des couverts produisant jusqu’à 11 tonnes à l'hectare de matière sèche, comme en 2023(1). Il est détruit en octobre avec un rouleau faca à l’avant du tracteur et un rouleau plombeur pieds de moutons à l’arrière, avec un passage à 16-20 km/h. Le semis du blé est réalisé dans la foulée avec un semoir Sky Easydrill, après une éventuelle application de glyphosate.

Outre l’augmentation de la matière organique, mon couvert a amélioré la vie du sol avec davantage de vers de terre visibles. Mon sol est plus facile à travailler et il infiltre mieux l’eau, notamment lors de fortes précipitations. Il n’y a pas de flaques sur mes terres, au contraire de parcelles voisines labourées. L’érosion et les pertes de terre ont disparu sur mes sols en pente. Il y a 50 cm de différence de hauteur de terre entre une parcelle et celle d’un voisin qui est resté en labour.

Mon couvert me coûte 70 euros l'hectare en semences. J’estime l’investissement rentable compte tenu des économies générées par exemple sur la fertilisation azotée. La crotalaire et la vesce amènent de l’azote au sol. Pour le blé qui suit, je peux réduire la fertilisation azotée de 180 unités à 120 unités grâce à ce couvert. Le couvert améliore la structure du sol, avec des racines qui travaillent le sol et descendent jusqu’à plus de 2 mètres de profondeur. Cela remplace en partie la charrue. »

Exploitation : 85 ha dont 44 de féverole d’hiver, 34 de blé tendre, le reste en orge d’hiver. Cultures en dérobé (maïs, soja, sarrasin, orge) après blé et orge. Sols argilo-calcaires. Parcelles de coteaux. Potentiel rendement à 60 q/ha en blé. Semis direct.
(1) Le couvert a peu levé en 2022, à cause de l’absence d’eau tout l’été.
 
La crotalaire amène de l’azote au sol et, en tant que légumineuse originaire d'Afrique, résiste bien aux fortes chaleurs.
La crotalaire amène de l’azote au sol et, en tant que légumineuse originaire d'Afrique, résiste bien aux fortes chaleurs. © C. Grossia

Les plus lus

<em class="placeholder">Moisson des orges dans les plaines céréalières de la Marne. </em>
Moisson 2025 : de très bons résultats en orges, prometteurs sur les premiers blés et colzas

La récolte des cultures d’hiver s’annonce à ce jour très positive avec des rendements élevés et une bonne qualité des grains.…

calculatrice
Bail rural - indice des fermages 2025 en hausse de 0,42%  : calculer son nouveau montant de fermage

L’indice national des fermages 2025-2026 est annoncé à 123,06 soit une augmentation de 0,42 %, par rapport à 2024-…

Échange paille-fumier : comment définir les modalités entre éleveurs et céréaliers ?

L’échange paille-fumier est une pratique courante entre éleveurs et céréaliers sur le territoire. Des outils existent pour…

Parcelles avec accident de culture
Telepac 2025 : mode d'emploi pour faire valoir son droit à l’erreur

Accident de culture, oubli d’une aide couplée, changement d’écorégime…, le droit à l’erreur permet de modifier sa déclaration…

<em class="placeholder">Epandage de fumier de bovin dans un champ.</em>
Fertilisation azotée : la France peut-elle remplacer les engrais minéraux par la biomasse organique produite sur son territoire ?
Seulement 35 % de l’azote minéral utilisé par l’agriculture française est produit sur le territoire. Selon une étude …
<em class="placeholder">pulvérisateur, côte d&#039;Or plaine de Dijon / I M G _ 3 3 1 3</em>
Flufénacet : l'herbicide utilisable jusqu’à l’automne 2026

L’Anses a transmis une note aux filières concernées officialisant la position de la France sur les modalités de retrait des…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures