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Changement climatique : l’agriculture française aurait besoin de 1,5 milliard par an pour maintenir ses rendements

Pour maintenir la production des principales cultures végétales françaises des mesures techniques devraient être déployées dans la décennie face au réchauffement climatique, pointe un rapport de l’Institut de l’économie pour le climat.

Semis tardif de maïs en période de sécheresse
© Hélène Challier

Face au changement climatique, 1,5 milliard d’euros par an durant dix ans pourrait être nécessaire pour déployer à grande échelle des mesures techniques permettant de maintenir les rendements des principales cultures végétales françaises, selon un rapport de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) remis au gouvernement le 5 avril. 

Pour arriver à cette estimation, l’I4CE s’est appuyé sur une étude de la start-up FINRES qui a identifié des combinaisons de mesures pour retenir les plus efficaces pour augmenter le rendement et préserver des pertes liées à des niveaux de réchauffement jusqu’à +4°C en France en 2100.  

Lire aussi : Météo agricole : « 2023 est la deuxième année la plus chaude en France et cela devrait continuer jusqu’en juin 2024 »

Lire aussi : Rendements du blé et du maïs face au changement climatique : à quoi s’attendre en 2050 ? Quels enseignements en deux siècles ? 

Neuf cultures étudiées à l’aune du réchauffement climatique

L’étude a porté sur 9 cultures :

  • Soja
  • Blé d’hiver
  • Maïs irrigué et non irrigué
  • Vigne
  • Tournesol
  • Sorgho
  • Pois secs
  • Betterave sucrière

Le travail a été effectué par zones partageant des caractéristiques climatiques et physiques.
 

Lire aussi : Maïs et mycotoxines : le réchauffement climatique accroît le risque de développement d’aflatoxines produites par Aspergillus

Quelles technologies d’adaptation mesurées ?

Les technologies d’adaptation au changement climatique ont été les suivantes :

  • Irrigation
  • Brise-vent (artificiel ou naturel comme l’agroforesterie)
  • Ombrage (artificiel ou naturel comme l’agroforesterie)
  • Serres agricoles.

Les coûts de l’ensemble des combinaisons de mesures, résolues à une échelle fine, ont été agrégés à l’échelle nationale.

Les leviers d'adaptation au changement climatique à l'échelle de l'exploitaiton agricole et de la parcelle

Lire aussi : Irrigation et réchauffement climatique : des situations à adapter en fonction des territoires

 

Des études complémentaires nécessaires 

Le rapport de l’I4CE souligne que les résultats de l’étude de Finres font apparaître que des formes d’adaptation fondées sur l’irrigation sont loin d’être toujours les plus intéressantes, notamment du fait des coûts de l’énergie et de l’entretien qu’elles impliquent.

« Les technologies étudiées par cette analyse ne recouvrent qu’une partie des leviers d’adaptation disponibles », soulignent par ailleurs les auteurs du rapport qui estime que des « études complémentaires seraient nécessaires pour évaluer par exemple si une évolution des assolements ou des substitutions de cultures (en remplaçant par exemple le maïs par des cultures moins exigeantes en eau dans certaines régions) pourraient permettre de maintenir des niveaux de production à moindre coût ».

Lire aussi : Changement climatique et agriculture : en quoi consiste l’outil Altitude développé par Axa climate ?

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