Blé tendre : modérer la densité de graines en semis précoces
Moins de pertes de pieds en hiver avec le réchauffement climatique mais risques de phytotoxicité avec les désherbages d'automne : il faut trouver le bon compromis en terme de densité de semis précoce de blé en respectant certaines limites.

En semis précoce, la densité de semis se doit d’être modérée, surtout avec des hivers de moins en moins rigoureux où les pertes de pieds de blé sont moins importantes. « Il faut éviter de se retrouver également avec des « pelouses » en sortie d’hiver (comme 1 200 tiges au m2) favorables aux maladies et pour mieux gérer le risque de verse ensuite », ajoute Alexis Decarrier, Arvalis.
« En modérant la densité de semis, les grains ont de la place autour d’eux. Ils prennent le temps de taller, ne s’étiolent pas, ne montent pas et seront donc moins sensibles au gel en retardant leur développement sur la partie automne hiver », explique Emmanuel Bonnin, Soufflet. Pour la Lorraine, l’une des régions où les semis sont les plus précoces, il conseille une densité de 300 grains au m2, voire 250 grains si le semis du blé est réalisé avant le 25 septembre. « Ces densités valent également pour les terres de craie de Champagne. »
Pour les Hauts-de-France à Unéal, Pierre Lacheré conseille « des variétés avec un gros pouvoir de tallage de façon à diminuer les densités de semis à 220-250 grains au m2. Pour éviter la verse, il ne faut surtout pas chercher les 300 grains au m2 dans notre région en semis précoce. » Pour Julien Degas, Scael, il est nécessaire de prendre en compte le risque de pertes de pieds dus aux passages herbicides à l’automne. « S’il y a plus de cinq ans, on pouvait se permettre des densités à 200 grains au m2, maintenant il vaut mieux choisir 250 grains pour contrebalancer la phytotoxicité des traitements herbicides d’automne. » Pour adapter au mieux les doses de semences à son contexte pédo-climatique, Arvalis propose un OAD : « Conseils de densités de semis ».