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Simulations économiques
Avec la nouvelle PAC, la marche sera haute en 2015 pour les céréaliers

Une surprime sur les premiers hectares engendrerait une chute brutale des aides en une année. Alors que la convergence a un effet plus progressif.

Avant de négocier avec les professionnels agricoles les modalités de mise en œuvre de la PAC à partir de 2015, le ministère de l’Agriculture a publié des simulations afin d’évaluer ses effets sur les aides pour les différentes catégories d’exploitations, notamment d’élevage. Parmi les quatre scénarios testés, l’un prévoit une convergence minimum à 60 % sans surprime aux 52 premiers hectares, et un autre une convergence à 100 % avec surprime.


Dans le scénario avec 60 % de convergence, l’ensemble des exploitations de grandes cultures voient leurs aides directes dimi- nuer de 6 % au profit de l’élevage, avec relativement peu d’écart quelle que soit la surface des exploitations. C’est le secteur ovins et caprins qui est le plus avantagé (+ 29 %), suivi du secteur bovins viande herbagers (+ 13 %) et bovins lait herbe et mixte (+ 3 %). En revanche, le secteur bovins lait intensif avec maïs est particulièrement pénalisé (- 15 %) et dans une moindre mesure les exploitations de polyculture élevage (- 3 %).


Dans le scénario prévoyant une convergence de 100 % et une surprime aux 52 premiers hectares, les effets sont amplifiés pour les grandes cultures. Les aides baissent de 14 % en moyenne. Logiquement, plus la surface des exploitations augmente, plus celles-ci sont pénalisées : - 3 % entre 50 et 100 hectares, -17 % de 100 à 200 hectares et - 25 % au-dessus de 200 hectares. En élevage, le classement des secteurs avantagés et désavantagés reste identique, mais en exacerbant les écarts : de + 47 % en ovins caprins à - 18 % en bovins lait mixte. En revanche, l’effet escompté d’amélioration des aides pour les petites et moyennes exploitations de moins de 100 hectares est bien atteint, y compris en grandes cultures et en polyculture élevage. Seul le secteur bovins lait maïs échappe à cette règle.


Du côté des syndicats, si la Confédération paysanne applaudit des deux mains en soutenant la surprime, la Coordination rurale considère que l’on se trompe de débat, la priorité étant la défense des prix, et la FNSEA se montre peu enthousiaste pour ce dispositif. Xavier Beulin, qui doit jouer un numéro d’équilibriste pour faire la synthèse entre ses différentes fédéra- tions spécialisées, a proposé à Stéphane le Foll de retenir le scénario avec 60 % de convergence sans surprime. Quant à l’AGPB, elle affiche sa volonté de minimiser le plus possible la surprime aux premiers hectares, quitte à aller vers une convergence à 100 %.


L'AGPB a effectué ses propres simulations sur des cas concrets d’exploitations en zone à haut potentiel, avec un DPU élevé, et en zone intermédiaire avec un DPU moindre, avec les mêmes hypothèses que le ministère (voir graphiques). Celles-ci montrent que les pertes d’aides peuvent aller jusqu’à 44 % en 2019. Mais surtout que le dispositif de surprime aux premiers hectares engendre une chute brutale de soutien dès 2015, contrairement à la convergence qui conduit à une dimi- nution progressive des aides permettant aux exploitants agricoles de s’adapter. Pour autant, difficile d’imaginer que Stéphane Le Foll renoncera à ce dispositif qu’il a défendu si ardemment à Bruxelles.

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