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[Auxiliaire] Les syrphes, une arme anti pucerons naturelle

Imitateurs des guêpes au stade adulte, les syrphes sont des insectes dont les larves consomment quantité de pucerons. Ils ont besoin de fleurs pour leur développement.

Une grande variétés de syrphes à reconnaître

Avec des bandes brun-noir alternant avec des motifs blancs à orangés le plus souvent, les syrphes adultes ressemblent à des hyménoptères : guêpes, abeilles, bourdons et frelons. Mais ce sont des diptères au même titre que les mouches, se reconnaissant par leur faculté de vol stationnaire, leur unique paire d’ailes et leurs antennes courtes.

Chez de nombreuses espèces de syrphes, les larves sont consommatrices de pucerons. Ces larves apodes ressemblent à de petites limaces au corps blanc ou vert clair translucide laissant apparaître par transparence le système digestif foncé. Elles ne possèdent ni pattes segmentées, ni tête sclérifiée. On les trouve sur les feuilles, souvent dans les colonies de pucerons en train de boulotter ces ravageurs. Après le stade larvaire, le syrphe se transforme en pupe, semblable à une goutte d’eau solide collée à une feuille ou une tige.

 

 
Le syrphe ceinturé (Episyrphus balteatus) est le plus commun des syrphes en milieu agricole.
Le syrphe ceinturé (Episyrphus balteatus) est le plus commun des syrphes en milieu agricole. © V. Marmuse

 

Comment préserver les syrphes en milieu agricole

Éléments du paysage : La présence de haies, de grands arbres et de plantes herbacées sauvages (messicoles) sont des refuges pour les syrphes. Les haies offrent aux syrphes une protection contre le vent, la pluie et les températures extrêmes. Les adultes butinent préférentiellement des fleurs d’ombellifères, de légumineuses, de renoncules, de potentilles… qui apportent pollen et nectar à leur menu. Des bandes fleuries et les bords de champs composés de ces espèces avec une floraison précoce favoriseront le développement des syrphes.

Dès le début de saison, la présence de plantes hébergeant des pucerons (autres que ceux nuisibles aux cultures) dans les zones refuges permettra d’alimenter les premières larves de syrphes et contribueront à leur bonne présence en culture dès l’apparition des ravageurs. Les zones humides à proximité sont également utiles pour l’alimentation des adultes.

Parcellaire : Pour bénéficier de l’action des syrphes à l’intérieur des champs, le parcellaire doit être assez découpé avec des parcelles limitées en taille pour avoir des zones refuges restant à proximité des cultures.

Pratiques agricoles : Les traitements phytosanitaires nuisent aux auxiliaires. Des études ont montré que les insecticides, mêmes utilisés à faible dose, ainsi que les fongicides, ont un effet néfaste sur le développement et la reproduction des syrphes. Les herbicides et la destruction des bords de champ éliminent la flore spontanée bénéfique à ces insectes utiles.

 

 
Pupe de syrphe, en forme de goutte collée à une feuille.
Pupe de syrphe, en forme de goutte collée à une feuille. © C. Gloria

 

Quatre points clés sur les syrphes

Entre 400 et 700 pucerons consommés en dix jours, voire 1 000 pour Episyrphus balteatus : une larve de syrphe se montre très efficace contre ces ravageurs pour peu que l’environnement favorise la présence de cet auxiliaire.

De 2000 à 4 500 œufs pondus durant un cycle de vie d’un syrphe. Entre avril et octobre, le nombre de générations varie de 1 à 7 par an selon les espèces.

Les adultes de syrphes sont floricoles, consommant pollen et nectar des fleurs sauvages et de cultures. Ils jouent le rôle de pollinisateurs, complémentaire de celui des abeilles.

Plus de 500 espèces de syrphes en France et plus de 5 000 en Europe. Principales espèces rencontrées en milieu agricole : syrphe ceinturé (Episyrphus balteatus), syrphe porteplume (Sphaerophoria scripta), syrphe des corolles (Eupeodes corollae), Melanostoma mellinum

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