Aller au contenu principal

Etranger
Argentine : bienvenue au pays de l’agrobusiness

L’Argentine est un pays surprenant. Son économie est à la fois ultra-libérale et ultra-interventionniste,  notamment dans le secteur agricole. Les pouvoirs publics ponctionnent avidement ce secteur économique afin de remplir les caisses de l’État, toujours vides. Avec son taux d’inflation de 25 %, même si les autorités affichent un taux officiel de 10 %, le pays est jugé trop risqué par les banques pour qu’elles acceptent de prêter de l’argent à l’État. Alors, celui-ci cherche à s’autofinancer grâce à des taxes sur les exportations agricoles, notamment du soja et de tous ses produits dérivés.

 

À côté de la présidente Cristina Kirchner, François Hollande fait figure de petit joueur sur le plan fiscal. Pas moins de 85 % de la valeur de la production agricole argentine finit dans les caisses de l’État. Dans un tel contexte, les agriculteurs les plus puissants s’adaptent en produisant ce qu’il y a de plus rentable, le soja, et avec les techniques de production les moins coûteuses intégrant le binôme OGM et semis direct sans labour. Et les plus petits disparaissent pour laisser la place à des pools de siembra (pools de semis) qui louent des terres à l’année et cherchent à maximiser les bénéfices.
Malgré ces taxes, l’agriculture argentine reste très rentable car le pays dispose de conditions pédoclimatiques permettant de produire cinq cultures en trois ans, et parce que près de la moitié de la production argentine se situe à moins de 300 kilomètres autour du port de Rosario. Avec ses vingt usines géantes au bord du Parana, celui-ci regroupe le complexe oléagineux le plus important au monde. Pas moins de 160 000 tonnes de soja peuvent être transformées par jour en tourteau, huile et biodiesel pour être exportées partout sur la planète.
Pourtant, la situation de ce pays reste fragile. Toute son économie repose sur la demande soutenue en matières premières agricoles. Et malgré les taxes sur l’agriculture, l’État manque de devises pour s’approvisionner en énergie et s’enfonce dans l’inflation. Mais les Argentins en ont vu d’autres. Ils savent qu’ils vivent « un instant d’entre-deux crises ».

 

Dossier réalisé suite à un voyage de presse de l’association française des journalistes agricoles (Afja).

Pour en savoir plus

 

Voir dossier Réussir Grandes Cultures de janvier 2014. RGC n°276, p. 26 à 34.

Les plus lus

<em class="placeholder">Paysage avec diversité culturale.</em>
Telepac 2025 : la rotation des cultures de la BCAE 7 n’est plus obligatoire

La version révisée du plan stratégique national (PSN) de la PAC 2023-2027 vient d’être validée par l’Europe. Pour la PAC…

<em class="placeholder">Plante de datura stramoine en fleur. </em>
« La télédétection du datura par drone me coûte 72 €/ha, mais c’est un outil de lutte indispensable sur mon exploitation des Pyrénées-Atlantiques »

Anne Darrouzet est agricultrice en bio à Bougarber, dans les Pyrénées-Atlantiques. Elle a mené pendant des années une…

<em class="placeholder">Vincent Prévost, agriculteur à Gueux, dans la Marne</em>
Chardon : « Je garde une attention constante tout au long de la rotation pour limiter cette adventice dans mes parcelles dans la Marne »
Producteur de grandes cultures à Gueux dans la Marne, Vincent Prévost reste vigilant tout au long de la rotation pour limiter au…
<em class="placeholder">Méthaniseur en injection de la coopérative EMC2 à Landres (54).</em>
Méthanisation agricole : des conditions tarifaires qui pourraient booster les projets

La politique de transition énergétique française ouvre de bonnes perspectives pour la production de biométhane. Mais échaudés…

<em class="placeholder">Visite d&#039;un essais colza organisé par la coopérative Vivescia.</em>
Colza : « Nous recherchons dans le Grand-Est des variétés calmes à l’automne pour les semis de début août, et des variétés très dynamiques pour les semis plus tardifs »
Étienne Mignot est expert innovation agronomique au sein du groupe coopératif Vivescia. Il explique quelles sont les gammes de…
<em class="placeholder">Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, dans son champ de blé au printemps 2025.</em>
« La négociation de ma reprise de terres s’est faite en bonne intelligence avec le cédant »

Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, a saisi l’opportunité de reprendre 35 hectares de terres en plus de son…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures