[Adventice] Désherber efficacement le chénopode blanc
Le chénopode blanc fait partie des adventices majeures s’invitant dans les cultures de printemps comme la betterave, le maïs… Cette plante peut être maîtrisée efficacement.
Le chénopode blanc fait partie des adventices majeures s’invitant dans les cultures de printemps comme la betterave, le maïs… Cette plante peut être maîtrisée efficacement.
Description : reconnaître le chénopode blanc
Le chénopode blanc (Chenopodium album) est une mauvaise herbe très commune. La plantule présente un port dressé avec des feuilles opposées. Les cotylédons sont bien visibles avec une forme elliptique et allongée d’une longueur supérieure au centimètre. La face inférieure est toujours violacée. En dessous, l’hypocotyle (tige) mesure de 1 à 3 centimètres et arbore une couleur rougeâtre.
Les feuilles se parent d’une teinte vert clair à vert bleuté et d’une pilosité farineuse blanche. La première paire de vraies feuilles présente des limbes entiers, ovales, plus ou moins allongés. Les suivantes prennent une forme plus losangique avec un limbe denté le plus souvent. Adulte, la plante peut prendre un port exubérant sur les terres les plus riches et dépasser 1,5 mètre de haut. Ses feuilles sont alors longuement pétiolées et les tiges marquées de rouge.
Comment lutter contre le chénopode blanc
Agronomie : L’installation des chénopodes sera défavorisée par l’alternance de cultures d’automne et de cultures de printemps/été, en espaçant ces dernières dans le temps. La culture de luzerne dans la rotation a un impact sur le développement des chénopodes. Éviter les excès d’azote dont l’adventice raffole… Un faux-semis en avril apportera une certaine efficacité. Les déchaumages en interculture contribuent à réduire le stock semencier, au contraire du labour qui n’a que très peu d’effet.
Mécanique : Les outils de désherbage mécanique donnent globalement de bons résultats sur chénopode blanc, à condition d’intervenir tôt. Parmi les outils, la herse étrille ou la houe rotative sera efficace avec un passage jusqu’au stade « 2 feuilles ».
Chimie : Sur les cultures concernées, la gamme d’herbicides efficaces reste assez vaste pour contrôler le chénopode blanc. Sur betterave, il ne faut pas se louper : intervenir en premier lieu sur des chénopodes au stade « cotylédons » avec des solutions mélangeant plusieurs matières actives : phenmédiphame, éthofumésate, clomazone, lénacile… Dans les stades ultérieurs, augmenter les doses d’herbicides. Sur maïs, les produits de prélevée les plus performants sont ceux à base d’isoxaflutole, de mésotrione ou de thiencarbazone-méthyl. Ceux de post-levée efficaces sont nombreux. Il en est de même sur tournesol, aussi bien en prélevée qu’en post-levée.
Cinq points clés sur le chénopode blanc
Ne pas confondre avec l’arroche étalée. Chez l’arroche, le cotylédon ne présente pas de pétiole distinct et le limbe est vert sur les deux faces. Les feuilles suivantes sont plus lancéolées.
La résistance à des herbicides du groupe Hrac C1 (métribuzine, métamitrone…) est avérée chez des populations de l’adventice.
Un plant au mètre carré de chénopode peut suffire à concurrencer fortement une culture comme la betterave sucrière. En cas d’échec de désherbage, les pieds de chénopode compliquent la récolte.
Jusqu’à 40 ans dans le sol : les graines de chénopodes peuvent se conserver longtemps. Un pied produit plusieurs milliers de graines. Le taux annuel de décroissance (TAD) est de 50 %, ce qui signifie un épuisement du stock semencier au bout de 6 à 8 ans dans un sol.
Le chénopode apprécie les terres riches en azote. Il est présent partout en France, sur tous types de sols. C’est l’une des adventices les plus répandues sur maïs et tournesol.