Aller au contenu principal

Production betteravière
2006, année de la réforme de l´OCM sucre

L´année 2006 est pour la filière sucre celle de la réforme de l´organisation commune de marché. Les planteurs souhaitent que ce soit aussi celle d´un nouvel accord interprofessionnel et de l´automatisation complète de la réception des betteraves.


« Cette réforme de l´OCM sucre était nécessaire », reconnaît Dominique Ducroquet, président de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB). Une nécessité face à l´abaissement futur des droits de douane en discussion à l´OMC. Une nécessité également après l´accord « Tout sauf les armes » qui prévoit l´ouverture de nos marchés au sucre des pays les moins avancés, et suite au panel contre les exportations européennes de sucre déposé et gagné à l´OMC par le Brésil, la Thaïlande et l´Australie.
Une réforme en profondeur du règlement sucre
Les ministres européens de l´Agriculture sont arrivés à un accord sur un projet de réforme le 25 novembre dernier. Celui-ci doit encore passer devant le parlement européen pour être définitivement adopté. Ses grandes lignes sont donc désormais connues et les principes en sont clairs : baisser fortement les prix pour empêcher les sucres d´entrer sur le marché européen, et réduire la production puisque l´Union européenne ne pourra plus exporter.
Pour la CGB, la réforme, telle qu´elle se dessine, est moins catastrophique que le projet initial de juillet 2004.

Le point important est un fonds de restructuration qui va permettre à certaines usines, voire à certains pays, d´arrêter de produire du sucre. En France, pays le plus compétitif de l´Union européenne, aucune fermeture n´est envisagée. Au final, avec le quota supplémentaire qui lui est alloué (moyennant finances), la production de sucre pourra atteindre 3,85 millions de tonnes contre 4 millions de tonnes actuellement.
Mais il sera impossible de dépasser ce volume, faute de pouvoir exporter. A chaque planteur donc d´emblaver les surfaces nécessaires à la réalisation de son quota betteraves. La CGB appelle donc les planteurs à se référer à la moyenne de leurs rendements des trois dernières années.
Produire exactement son quota, désormais il faudra, sous peine de devoir moins produire l´année suivante. ©S. Leitenberger

Mise en place d´un nouvel accord interprofessionnel
« Les producteurs français sauront s´adapter », a décla-ré le président Ducroquet mais les conditions nouvelles de production nécessitent la mise en place d´un nouvel accord interprofessionnel pour 2006-2007. Celui-ci doit notamment définir les conditions d´achat de la betterave. Des négociations sont en cours, en particulier, sur la définition de la betterave marchande. La dernière date de 1964 et n´est plus adaptée à la betterave de 2005 ! Les planteurs, qui ont fait des propositions aux industriels, demandent qu´un nouvel accord soit trouvé avant les semis de 2006, c´est-à-dire en pratique d´ici le 1er mars, les semis débutant vers le 15 de ce mois.
La réception entièrement automatisée
Autre sujet de négociations, non seulement avec les industriels mais aussi avec les pouvoirs publics : la réception entièrement automatisée des betteraves. L´objectif poursuivi depuis plusieurs années est d´éviter toute intervention manuelle dans la prise d´échantillons et dans toutes les opérations qui aboutissent au final à déterminer la quantité et la qualité (richesse) des betteraves livrées par un planteur, et qui déterminent donc au final son revenu. Des expérimentations ont abouti à des équipements dont certains sont d´ores et déjà agréés par la Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF). Il reste désormais à négocier avec les industriels sur des procédures qui, selon les planteurs, seront source d´économies et de sécurité des résultats.
Quant à l´éthanol, les planteurs espèrent que son développement, tant attendu, sera bientôt une réalité.

Les plus lus

Parcelles avec des infrastructures agroécologiques dans le lointain
Suppression des 4 % de jachère : quel impact sur ma télédéclaration PAC 2024 ?

Dès cette campagne 2024, il n’est plus nécessaire de mettre en place de la jachère, cultures fixatrices d’azote ou …

Installation de stockage de céréales de Jean-Christophe Dupuis, agriculteur à Mancey, en Saône-et-Loire
Stockage des céréales : « Mon installation simple me permet d’atteindre un coût de stockage de 8 €/t »
Jean-Christophe Dupuis est agriculteur à Mancay, en Saône-et-Loire. Depuis 2021, il stocke 1 200 tonnes de grains sur son…
Epandage d'engrais sur champ de blé
Engrais azotés : quelle stratégie d'achat adopter pour la prochaine campagne ?
La nouvelle campagne d’achats d’engrais azotés par les agriculteurs pour 2025 démarre à peine. C’est le moment de réfléchir à sa…
Parcelles agricoles au printemps, colza au premier plan, champ de blé et de colza au deuxième plan
PAC et DPB : les six points à retenir avant de faire un transfert

Le transfert des droits à paiement de base (DPB) est une démarche qu’il ne faut pas prendre à la légère puisqu’elle…

parcelles de blés au printemps
Blé tendre et orge d’hiver : quel impact du froid ces derniers jours ?
Le froid de ces derniers jours est arrivé sur des céréales à des stades sensibles localement. Le point sur le risque de dégâts…
Clément Savouré, agriculteur en Eure-et-Loir
Achat d’engrais : « Nous arbitrons entre l’ammonitrate et la solution liquide en fonction du prix de l’unité d’azote »

Clément Savouré, agriculteur à Le Gué-de-Longroi, en Eure-et-Loir, privilégie les achats d’engrais à la morte-saison pour…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures