Aller au contenu principal

« 15 % des agriculteurs pourraient ne pas passer l’année » dans les zones intermédiaires (Chambres d'agriculture)

Sébastien Windsor , président de l'assemblée permanente des chambres d'agriculture, a alerté sur la situation difficile de nombreuses exploitations et défendu le rôle des chambres dans la nécessaire transition de l'agriculture, notamment dans le cadre du plan de relance.

Sébastien Windsor Chambres d'agriculture
« Si on ne fait pas rapidement quelque chose, c’est 15 % des agriculteurs dans les zones à faible potentiel qui pourraient ne pas passer l’année, c’est un phénomène sans précédent », s’est alarmé Sébastien Windsor, président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture, appelant à des mesures d'urgence et de moyen terme..
© G. Omnès

« Si on ne fait pas rapidement quelque chose, c’est 15 % des agriculteurs dans les zones à faible potentiel qui pourraient ne pas passer l’année, c’est un phénomène sans précédent », s’est alarmé Sébastien Windsor, président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA), lors d’une conférence de presse de rentrée. Ce chiffre remonte des territoires les plus touchés par les conditions météo très difficiles de l’année, qui ont conduit à une récolte désastreuse dans de nombreuses régions.

« Certaines régions subissent une crise pour la troisième ou quatrième année consécutive. Dans ce cas-là, on commence à appeler cela un problème structurel, a déclaré le responsable professionnel. Quand on perd la moitié de son chiffre d’affaires alors que les charges ne bougent pas, on ne parle plus de baisse de revenu, mais de revenu fortement négatif. » L’inquiétude est d’autant plus grande que cette problématique touche des zones de plus en plus étendues.

Besoin d'aides court terme et de mesures moyen terme

Pour le président de l’APCA, des mesures de court terme sont indispensables à certains pour tenir l’année. Il a ainsi cité les aides liées à la sécheresse, les aides assurantielles (en provenance du FNGRA et versement rapide des assurances privées), et l’appui des banques pour assurer les frais de trésorerie et augmenter les plafonds.

Mais des aides à moyen terme sont également nécessaires pour ne pas voir la situation se répéter chaque année. « Il n’y a pas de solution miracle, mais il y a besoin d’une mobilisation collective pour sortir les agriculteurs en difficulté de l’ornière, a expliqué Sébastien Windsor. Lorsque l’on a quatre années sans revenu, les banques ne veulent plus prêter d’argent. »

Les chambres d'agriculture indispensables au plan de relance

Pour le président des chambres d’agriculture, ces dernières sont totalement indispensables dans la mise en place de la transition dans laquelle s’engage l’agriculture. Sébastien Windsor a par ailleurs souligné que le plan stratégique bâti par les chambres pour les années à venir répondait à de nombreuses mesures du volet agricole du plan de relance présenté par le ministre de l’Agriculture.

Le plan stratégique des chambres prévoit notamment un accompagnement sur les dossiers des diagnostics bas carbone, de l'installation des jeunes, l'autonomie protéique, le bio ou encore les plans d’alimentation territoriaux. L’élu veut y voir « un alignement entre les politiques publiques et les politiques portées par les chambres ».

"Une attaque budgétaire contre les chambres serait incohérente et incompréhensible"

Cela fait dire à Sébastien Windsor « qu’il serait totalement incohérent et incompréhensible qu’il y ait une attaque budgétaire contre les chambres d’agriculture dans le projet de loi de finance, car celait mettrait en échec le plan de relance. Il ne servirait à rien de mettre des moyens sans qu’il y ait aussi l’accompagnement nécessaire, et les chambres d’agriculture sont pour cela indispensables. »

 

 

Les plus lus

Semis de maïs au strip-till en période de sécheresse en juin 2023, agriculture de précision
Semis de printemps en non-labour : quelles techniques pour réchauffer ses sols ?

En non-labour, que ce soit en techniques culturales simplifiées ou en agriculture de conservation des sols, l’enjeu du…

Céréales versées dans une benne avec des silos en arrière plan
Prix des céréales : sécuriser sa trésorerie face à la volatilité
Depuis la récolte 2023, les cours des céréales sont orientés à la baisse. Pour prendre les meilleures décisions et faire face à…
Julien Pionnier, agriculteur et fondateur de la société Evo'Mat.
Prix des céréales : « J’essaye de minimiser les pertes en étalant la vente de ma production »
Julien Pionnier, agriculteur dans le Loir-et-Cher et l’Eure-et-Loir, à Saint-Denis-Lanneray, cale la vente de sa récolte en…
Simon Avenel, agriculteur à Goderville (76),"La marge économique dégagée par le miscanthus à l'hectare est supérieure à celle du blé ou du colza grâce à la ...
Lutte contre l’érosion : « J’ai implanté 7 kilomètres de bandes de miscanthus pour faire obstacle au ruissellement »

Agriculteur à Goderville (Seine-Maritime), Simon Avenel a réduit la taille de ses parcelles et planté du miscanthus en…

Agriculteur déambulant dans son champ de maïs
Cancers et phytos : six pathologies plus fréquentes dans la population agricole que dans la population générale

Depuis 2005, la cohorte Agrican étudie la santé de 180 000 personnes affiliées à la MSA. Les résultats montrent que…

Sébastien Hardy a tenté plusieurs techniques pour implanter son maïs en sols froids et a finalement opté pour le strip till.
Semis de printemps : « Nous avons investi dans un strip-till pour implanter du maïs en non-labour sur nos sols froids »

Sébastien Hardy, agriculteur à Mottereau en Eure-et-Loir, utilise désormais un strip-till pour implanter son maïs, avec un…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures