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1104 loups en France : son statut va-t-il évoluer ?

L’Office français de la biodiversité vient de réévaluer à la hausse la population de loups en France. Un nouveau chiffrage qui corrobore les déclarations récentes de la présidente de la Commission européenne. La révision du statut de protection du loup est envisagée. Les syndicats d’éleveurs français remercient Ursula Von der Leyen et demandent au gouvernement français de faire preuve également de « courage » à l’heure de l’élaboration d’un nouveau Plan loup national.

L’évaluation de la population lupine en France dans le futur Plan loup pourrait être basée sur un seul chiffre stabilisé par an.
© Justina Baygité / flickr

Après avoir communiqué le 3 juillet un chiffre provisoire de 906 loups, l’Office français de la biodiversité (OFB) a finalement réévalué la population lupine à 1104 loups en sortie d’hiver 2023. Ces informations ont été communiquées dans un message du préfet référent sur le loup, Jean-Paul Celet, qu’Agra Presse a pu consulter le 5 septembre. M. Celet y indique avoir décidé, « en accord avec les ministères concernés », de « réévaluer le plafond de tirs dérogatoires », fixé à 19 % des effectifs.

Un chiffre de 906 loups réévalué à 1104

Ce nouveau chiffrage était attendu et fait partie de la procédure habituelle. Dans le détail, après « prise en compte des analyses génétiques », l’OFB a évalué le chiffrage définitif de la population de loups pour 2022 à 1096 individus (contre 921 précédemment). Ce chiffre pour 2022 est pris en compte dans l’évaluation de la population de 2023, obtenue à partir des « indices de présence récoltés au cours de l’hiver », ainsi que d’une « relation statistique avec la valeur consolidée des années antérieures ». Dans son message, le préfet Celet indique que le futur Plan loup, attendu dans les prochaines semaines, visera « la sortie d’un seul chiffre stabilisé par an ». Une évolution qui ne remet pas en cause la méthode de comptage, qui « reste à ce jour l’une des plus élaborées et parmi les plus abouties en Europe », selon le représentant de l’État.

Le préfet référent du loup envisage de « réévaluer le plafond de tirs dérogatoires »

En phase avec la Commission européenne

La réévaluation des chiffres de l’office français vient étayer les récentes déclarations d’Ursula Von der Leyen au niveau européen. La présidente de la Commission européenne a estimé début septembre que « la concentration de meutes de loups dans certaines régions d’Europe est devenue un véritable danger pour le bétail et, potentiellement, pour l’homme ».

Plusieurs syndicats agricoles (FNSEA, JA, FNO, FNB, FNPL, FNC, FNEC) ont remercié la présidente de la Commission pour sa « déclaration courageuse et empreinte de bon sens ». La population de loup est en augmentation et au moins 55 départements sont colonisés en France, observent les syndicats qui « n’ont de cesse de demander un comptage réel de la population de loups ».

Pour eux, la réévaluation de l’OFB laisse « présager de l’ampleur de la situation » et ils affirment que « ce ne sont plus les loups qui sont en voie de disparition mais l’élevage pastoral et toute l’économie qui l’accompagne ». La Commission va recueillir jusqu’au 22 septembre des données actualisées sur les populations de loups. « Sur la base des données collectées, la Commission décidera d’une proposition visant à modifier, le cas échéant, le statut de protection du loup au sein de l’Union européenne, et à mettre à jour le cadre juridique, afin d’introduire, lorsque c’est nécessaire, davantage de flexibilité, à la lumière de l’évolution de cette espèce », a indiqué la Commission européenne le 4 septembre.

 

Les syndicats renouvellent leurs revendications

Dans leur communiqué, les représentants de la profession agricole française rappellent qu’ils revendiquent depuis plusieurs années l’évolution du statut du loup « dans la convention internationale de Berne et la directive Habitats » et saluent les annonces de la présidente de la Commission européenne.

La réévaluation du « plafond de tirs dérogatoires » envisagée par l’OFB est aussi conforme à la position de la Commission européenne qui a invité les autorités locales et nationales « à prendre les mesures qui s’imposent », en utilisant pleinement les dérogations existantes. La suppression du plafond de destruction de 19 % est une revendication de longue date des professionnels agricoles qui veulent pouvoir « autoriser les éleveurs et chasseurs formés à l’utilisation d’armes dotées de lunettes à visée nocturne à se protéger en cas d’attaques, sans obligation préalable d’éclairage du loup ».

Alors qu’un nouveau plan national d’actions sur le loup et les activités d’élevages est en préparation pour la période 2024/2029, les syndicats appellent le gouvernement français « à faire preuve, à son tour, de courage et de bon sens pour redonner espoir aux éleveurs, pour pérenniser les systèmes pastoraux ancestraux qui apportent tant à la politique environnementale de notre pays, et à sa sécurité ».

 

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