Raphaël Martinez, AOP Pêches et Abricots de France : « Une récolte amputée aux prix élévés »
Raphaël Martinez, directeur de l’Association d’organisations de producteurs de pêches et abricots de France, revient sur la campagne 2021 de fruits à noyau, marquée par les épisodes de gel qui ont fortement impacté la récolte.
Raphaël Martinez, directeur de l’Association d’organisations de producteurs de pêches et abricots de France, revient sur la campagne 2021 de fruits à noyau, marquée par les épisodes de gel qui ont fortement impacté la récolte.
Après l’épisode de gel du printemps dernier, les volumes d’abricots, pêches et nectarines récoltés ont-ils été aussi faibles que prévu ?
« Oui, les prévisions étaient correctes. En abricot, 2021 est la plus faible récolte depuis trente ans en France, avec moins de 50 000 t. Si la baisse de production affecte tous les bassins, son intensité est hétérogène selon les zones de production et les niveaux de protection des vergers. La production de la région Rhône-Alpes est particulièrement faible. Dans le Roussillon, elle a été plus importante que l’an dernier. La baisse est généralisée sur tous les pays européens producteurs, mais avec 64 % de production en moins par rapport à la moyenne quinquennale, la France est le pays le plus touché. En pêche et nectarine, la baisse prévisionnelle des volumes de 25 % a bien eu lieu. »
Quelle a été la qualité des fruits ?
« Sur pêche, le gel a affecté la qualité visuelle des fruits. Mais les cahiers des charges de la grande distribution ont été modulés afin de pouvoir absorber ces volumes classés en catégorie 2. En abricot, la faible charge n’a pas toujours favorisé une bonne qualité. Les producteurs sont engagés dans l’amélioration de la qualité gustative des abricots et il faut continuer. Elle se justifie d’autant plus avec des prix élevés comme cette année afin de ne pas créer de frustration chez le consommateur. »
Avec ces volumes, les prix ont-ils été au rendez-vous ?
« Oui, les prix ont été élevés sur les deux fruits. En abricot, ils ont été les meilleurs de ces cinq dernières années. Le marché est resté fluide malgré des conditions pas toujours favorables à la consommation. Et la filière a su s’organiser pour passer les caps difficiles en début de saison jusqu’à fin juin en abricot et mi-juillet en pêche et nectarine. Pour les producteurs qui ont eu des fruits, 2021 restera une bonne année. »