Une campagne pêche-nectarine satisfaisante pour les producteurs

Le marché français des pêches et nectarines a été fluide du début à la fin, ce qui a permis d'avoir des prix fermes. Pour cause, un « alignement des planètes », selon Raphaël Martinez, directeur de l'Association d'organisations de producteurs (AOP) Pêches et abricots de France. La météo a été favorable à la qualité des fruits et à la consommation, et la concurrence espagnole a été beaucoup moins présente en raison du gel qui a amputé la moitié de la production en Aragon et Catalogne.

« Au niveau de l’AOP, quand le stock commence à dépasser 5000 t, ça devient préoccupant. Au-delà de 6000 voire 7000 t, on commence à rentrer en crise. Cette année, le stock a à peine dépassé 4000 t et est resté la plupart du temps à 3000 t. La pêche française est rentrée dans le marché très facilement, a indiqué Raphaël Martinez le 1^er septembre dans la Drôme, lors de l'exposition variétale de la Sefra. Ensuite la demande a été extrêmement régulière, à un bon niveau, voire supérieure à nos capacités de productions. A partir du 20 juillet, il nous a manqué probablement 15 à 20 % de volumes par rapport à ce qu’on était capables de vendre pour satisfaire la consommation. »

Un verger presque stabilisé

Les volumes produits n'ont pas été aussi importants qu'espéré et devraient être en retrait, probablement de 15 %, par rapport aux prévisions. « On a probablement eu un effet chaleur, indique le responsable professionnel. Les volumes des producteurs de l'AOP seraient finalement presque au même niveau que ceux de 2021, année de petite récolte suite aux épisodes de gel. Par rapport aux récoltes 2019 et 2020, le déficit est non négligeable. » Après vingt ans de baisse des surfaces, le verger français de pêches et nectarines est presque stabilisé, à l'exception des arrachages dus à la sharka dans les Pyrénées-Orientales. L'équilibre a globalement été retrouvé entre la production française et son marché. Mais dans des années de forte demande comme en 2022, la production est presque structurellement insuffisante pour satisfaire la demande.

Malgré les bons résultats de la campagne 2022, Raphaël Martinez a souligné la fragilité de la situation en raison du contexte économique difficile. « Dans la situation actuelle, la grande distribution a besoin encore plus que d’habitude de communiquer sur les prix pour garder les consommateurs. Or, la concurrence entre les distributeurs se répercutent sur les producteurs. Si on n’a pas la capacité de limiter ce phénomène, on peut se retrouver très vite en situation de crise. » Et d'insister sur la nécessité d’organisation de la filière afin de limiter la concurrence entre producteurs.