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Sécheresse : arboriculture et maraichage, quelles pertes de production selon la chambre d’Agriculture des Pyrénées-Orientales ?

La chambre d’Agriculture des Pyrénées-Orientales a publié le 16 mai une note des pertes de production et de fonds en filières végétales, en fonction de la situation à date. Les premiers chiffres de pertes de production et de fonds sont déjà importants, mais ils pourraient doubler en arboriculture voire même être multipliés par 15 en maraîchage si les restrictions se poursuivent au-delà du 1er juin.

Touristes sur un marché du terroir à Port-Vendres . Vente de fruits et légumes en direct du producteur. Clients . Achat de produits agricoles. sur un site touristique. Abricots et nectarines du Roussillon. Consommation. Abricot. Nectarine . Agricultrice . Arboricultrice. Circuit court. Productrice. Commerce de proximité.
La chambre d'Agriculture des Pyrénées-Orientales tire la sonnette d'alarme avec des premières estimations des pertes liées à la sécheresse en fruits et légumes.
© P. Cronenberger - archives Réussir

Même s’il est dans la plupart des cas, il est trop tôt pour estimer les pertes en lien avec la sécheresse, la chambre d’Agriculture des Pyrénées-Orientales a publié le 16 mai un guide des indemnisations des pertes liées à la sécheresse 2023 (dispositifs existants ou annoncés qui pourraient être actionnés pour indemniser les exploitants agricoles touchés par la sécheresse en cours dans le département).

La chambre d’Agriculture a aussi publié ce même jour, le 16 mai,  une note des pertes de production et de fonds en filières végétales, en fonction de la situation à date, avec la contribution de la FDSEA 66 et JA 66. « A ce jour, il est bien évidemment trop tôt pour avoir une idée claire sur les pertes potentielles (récolte et fonds) en maraîchage et en arboriculture sur de le département des Pyrénées-Orientales », insiste la note.

Mais les premiers chiffres annoncés sont affolants.

 

Maraîchage : au moins 14,2 millions d’euros de chiffre d’affaires au stade expédition, 15 fois plus si les restrictions se poursuivent

Au niveau du maraîchage il y a plusieurs situations :

  • Les productions d’hiver mises en place à l’automne comme les salades en plein champ ou sous abri et le persil qui représentent 430 ha ;
  • Les productions d’hiver/printemps mises en place en été de l’année précédente pour des récoltes hiver/printemps comme l’artichaut et le céleri branche qui représentent 900 ha ;
  • Les productions “longues” sous serres comme le concombre, la tomate, la fraise, le poivron et l’aubergine qui représentent 230 ha ;
  • Les productions d’été mises en place au printemps comme la pomme de terre et les cucurbitacées (melons, pastèques, courges, courgettes) qui représentent 320 ha

 Et il faut tenir compte de l’incidence de la situation de sécheresse et de restriction sur les cultures qui vont être mises en place durant l’été (artichaut, cèleri branche) et les cultures qui vont être mises en place durant l’automne (salade).

 

Pour Eric Hostalnou, chef de service Fruits et légumes à la chambre d’Agriculture des Pyrénées-Orientales et rédacteur de la note, en maraîchage si la situation se maintient, les pertes de récolte pourraient atteindre 7,45 millions d’euros de chiffre d’affaires bord champ, soit 14,2 millions d’euros de chiffre d’affaires au stade expédition.

En revanche, si les restrictions deviennent plus fortes et/ou si la disponibilité en eau venait à se réduire à partir de début juin, les pertes de récolte se creuseraient à 116 millions d’euros de chiffre d’affaires bord champ, soit 221,5 millions d’euros de chiffre d’affaires au stade expédition.

Le détail par production et par situation à lire ici.

 

Arboriculture : une charge correcte des arbres qui pourrait être une mauvaise nouvelle si la situation perdure

Tout d’abord, un point sur les vergers des Pyrénées-Orientales en mai 2023 : le débourrement s’est plutôt bien déroulé sur le département avec environ 2 semaines de retard par rapport à 2022. La floraison a été abondante, groupée et à ce jour la charge des arbres est satisfaisante pour les 2 principales espèces que sont le pêcher et l’abricotier.

« Cette charge correcte des arbres est habituellement une bonne nouvelle, mais qui pourrait, si la situation de sécheresse perdure, être au final une très mauvaise nouvelle. La forte charge va souvent nécessiter un éclaircissage important et une forte charge va accentuer les besoins en eau, et intensifier le stress hydrique de la plante », avertit Eric Hostalnou. Dans les prochaines semaines, les vergers vont intensifier leur croissance végétative et la croissance des fruits et donc les besoins en eau dans un contexte d’augmentation de la température et de l’évaporation.

Les premières estimations sont donc, en arboriculture, si un statu quo est observé,  des pertes de récolte de 91 millions d’euros de chiffre d’affaires bord champ soit 175 millions d’euros de chiffre d’affaires au stade expédition et 13,4 millions d’euros de pertes de fonds.

Mais si les restrictions sont plus fortes (soit administratives soit climatiques), les pertes de récolte se creuseraient à 129,7 millions d’euros de chiffre d’affaires bord champ soit 248 millions d’euros de chiffre d’affaires  au stade expédition et 120 millions d’euros de pertes de fonds.

Le détail par production et par situation à lire ici.

 

Récapitulatif : chiffres clés en millions d'euros pour les filières végétales des Pyrénées-Orientales

Voici le tableau récapitulatif des pertes en millions d'euros pour les filières végétales des Pyrénées-Orientales, élaboré par la chambre d'Agriculture des Pyrénées-Orientales.

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