Rhône : mieux connaître les maladies de la laitue
Bactériose, fusariose et sclerotinia… La Sérail, station expérimentale régionale légumes, a décidé de croiser le fer avec les trois maladies de la salade.
Bactériose, fusariose et sclerotinia… La Sérail, station expérimentale régionale légumes, a décidé de croiser le fer avec les trois maladies de la salade.
Après plusieurs mois de recherche, les expérimentateurs de la Sérail (Rhône) ont exposé leurs résultats sur les maladies de la salade, devant une quarantaine de personnes (producteurs, techniciens, semenciers…). Corinne Pons, de la Chambre d’agriculture des Alpes-Maritimes, a présenté le champignon Fusarium oxysporum f sp. Lactucae. Les essais de 2017 ont mis en évidence des tolérances variétales chez trois batavias blondes sur les 16 testées et également sur une romaine, a-t-elle dévoilé, ajoutant que des tolérances moyennes ont été observées sur une laitue beurre et une feuille de chêne rouge. Le charbon actif incorporé au sol une semaine avant la plantation, a été testé pour réduire les conséquences de la maladie. Certes, les effets de la fusariose ont été réduits mais pas assez pour permettre la commercialisation des salades. La solarisation en plein champ sur une durée de 45 jours avait démontré des effets positifs en 2016. Il a été observé une réduction du temps de solarisation mais cela n’a pas permis de produire des salades commercialisables. La biofumigation (engrais verts sous forme de granulé de moutarde couplé à de la solarisation) semble apporter des résultats prometteurs.
Sclerotinia… Tombé du ciel !
Thierry Dansette, de la Chambre d’agriculture du Rhône/BTM, a évoqué la recrudescence des attaques de ce champignon sur la laitue, dû notamment à une augmentation des cultures sensibles (colza), à des rotations insuffisantes ou des cultures sensibles, et à des résistances aux fongicides utilisés. Grâce à ses travaux, le technicien a mis en évidence l’importance de la contamination par voie aérienne, alors qu’on avait tendance à évoquer des sols fatigués. La bactérie Xanthomonas hortorum pv. Vitians fait aussi l’objet d’un travail de recherche dans le cadre de Lactuxan. Les symptômes de la bactériose se caractérisent par de minuscules taches humides, angulaires, se développant sur les feuilles de la couronne. En s’accroissant, elles deviennent brun foncé à noir. L’apparition de la bactériose est favorisée par son maintien dans les déchets végétaux et la présence d’eau libre sur les laitues (irrigation par aspersion tardive ou pluie orageuse). Aussi, l’arrivée de pluies orageuses marque le début des attaques. Afin de limiter l’installation de la bactérie, des mesures prophylactiques sont préconisées : rotations culturales (période de cinq à six mois entre deux cultures de laitue), élimination des adventices (notamment les astéracées), désinfection des outils (broyeur, cultirateau…), préférer des variétés tolérances…