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Face à la hausse des charges, un endivier normand a choisi de baisser ses volumes de production

Les frères Decaen produisent des endives à Cambes-en-Plaine, dans le Calvados. En cette période où les charges explosent, où le système d’économies d’échelle a été poussé au maximum, Sylvain, l’un des deux frères, décrit un système à bout de souffle.

Pour compenser les hausses de charges, Sylvain Decaen doit augmenter son chiffre d’affaires de 18 000 € par mois.
Pour compenser les hausses de charges, Sylvain Decaen doit augmenter son chiffre d’affaires de 18 000 € par mois.
© J. Pertriaux

À quelques jours du début « du gros de la saison » de la production d’endive, Sylvain Decaen fait ses comptes et déroule les chiffres validés avec son comptable. Poste par poste : +40 000 € d’engrais en deux ans ; +3 500 € de semences ; +5 000 € de produits phytosanitaires ; +54 000 € sur le poste emballage en dix-huit mois à volume égal ; +40 000 € de transport et +5 000 € de GNR pour l’exploitation ; +37 000 € sur le poste main-d’œuvre à la suite de l’augmentation du Smic (chiffres à 20 ETP) et +30 000 € sur l’embauche en intérim. Le total avoisine +215 000 €. Pour compenser, Sylvain Decaen estime qu’il doit augmenter son chiffre d’affaires de 18 000 € par mois. « Cela devient compliqué de travailler, mais depuis le début de la saison nous arrivons néanmoins à tenir cet objectif. »

Quant à la question de l’augmentation du gaz et de l’électricité, Sylvain reconnaît que c’est un poste important qu’il arrive à assumer aujourd’hui, ayant signé un contrat bloquant ses tarifs pour encore deux ans. Et puis le monde de l’endive a voulu miser sur les économies d’échelle, souligne Sylvain Decaen. « Sauf que cela marche quand on peut écraser les charges. Mais aujourd’hui les charges représentent 50 % du coût de revient et elles augmentent de 10, 20, voire 30 % », constate-t-il, amer.

Des contraintes réglementaires

Alors, il a choisi de baisser ses volumes de production : « -20 % en deux ans. On est passé de 1 800 tonnes à 1 500 tonnes. On ne peut pas aller en dessous pour continuer d’amortir les charges de structure ». À cela s’additionnent les contraintes réglementaires. Celles sur les produits phytosanitaires, d’abord, avec le retrait de certains d’entre eux et pour lesquels il n’y a pas de solution de substitution. Et celles sur les emballages. « L’interdiction des plastiques est prévue pour le 31 décembre 2024. Or, nos emballages permettent une conservation longue durée. Je ne vois pas comment les remplacer. Les politiques nous envoient à l’abattoir. »

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